Le dernier rapport mensuel de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), publié ce vendredi, confirme une tendance contrastée sur les marchés alimentaires mondiaux : si l’indice global des prix alimentaires recule légèrement en septembre, certains produits stratégiques comme la viande poursuivent leur ascension, atteignant des niveaux historiques. L’indice FAO des céréales a baissé de 0,6 % par rapport à août. Le blé enregistre son troisième mois de repli consécutif, soutenu par des récoltes record dans de grands pays producteurs et par une demande internationale moins pressante. Le maïs, de son côté, recule face à des prévisions d’offre excédentaire et à la suspension temporaire des taxes sur les exportations argentines. Même le riz, généralement plus résistant, a cédé 0,5 %, la baisse des commandes venant notamment des Philippines et de plusieurs pays africains. L’indice FAO des huiles végétales recule de 0,7 %. Les prix de l’huile de palme chutent, les stocks en Malaisie atteignant des niveaux élevés, tandis que l’huile de soja est plombée par la forte disponibilité argentine à l’export. Ces deux baisses compensent la remontée des cours de l’huile de tournesol et de colza, limitant ainsi les tensions sur le marché mondial. À contre-courant de cette tendance baissière, les prix mondiaux de la viande grimpent de 0,7 %, soit 6,6 % de plus qu’il y a un an, atteignant un record. Cette hausse est due à la flambée du prix du bœuf et de l’agneau, stimulée par une demande soutenue aux États-Unis, où les disponibilités locales sont limitées et où les importations restent attractives. La volaille et le porc, eux, se maintiennent à des niveaux stables, sans flambée particulière. L’indice des produits laitiers affiche une baisse de 2,6 %. Le beurre s’effondre de 7 %, conséquence d’une demande saisonnière plus faible pour les glaces dans l’hémisphère Nord et d’une amélioration des perspectives de production en Océanie. Les cours des laits en poudre s’affaiblissent également, du fait d’une demande moindre dans les grands pays importateurs et d’une concurrence accrue entre exportateurs. Le fromage, quant à lui, connaît un léger repli.
Enfin, l’indice FAO du sucre recule de 4,1 %, atteignant son niveau le plus bas depuis plus de quatre ans. Cette baisse résulte d’une production de sucre supérieure aux prévisions au Brésil, ainsi que d’excellentes perspectives en Inde et en Thaïlande, portées par une mousson favorable et l’expansion des superficies cultivées. Si cette détente globale des prix alimentaires constitue une respiration bienvenue pour les marchés mondiaux, elle masque une réalité plus complexe : certains produits essentiels, comme la viande bovine, restent en forte tension et continuent de tirer les prix vers le haut. La FAO souligne que cette volatilité traduit les déséquilibres structurels des échanges agricoles internationaux, où la demande croissante dans certains pays contraste avec l’instabilité climatique et géopolitique dans d’autres. En somme, septembre confirme une tendance à deux vitesses : un allègement notable pour les céréales, les huiles, le sucre et les produits laitiers, mais une flambée persistante et inquiétante du marché de la viande, désormais à un niveau record.
Denrées alimentaires. Les prix mondiaux fléchissent en septembre sauf la viande
- par N. Aymen
- Le 04 Octobre 2025
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