OPEP+, réunion cruciale ce dimanche

Alors que les prix du brut connaissent leur pire semaine depuis juin, l’OPEP+ se prépare à une réunion cruciale ce dimanche. Au centre des débats : une possible hausse de production en novembre, dans un marché déjà fragilisé par une offre jugée excédentaire. Selon Reuters, huit pays de l’alliance envisageraient d’augmenter leur production de 137 000 à plus de 500 000 barils par jour. Un scénario que l’OPEP a immédiatement rejeté, qualifiant ces rumeurs de «totalement inexactes et trompeuses», relaye «Energy News». L’Arabie saoudite, chef de file du cartel, plaide, selon des médias spécialisés, pour une hausse plus ambitieuse afin de regagner des parts de marché, tandis que la Russie défend une progression modérée, limitant la pression à la baisse sur les prix. Les deux puissances ont déjà été en désaccord par le passé, mais finissent souvent par trouver un compromis. Sur les marchés, l’incertitude se fait sentir. Le Brent a perdu près de 8 % cette semaine, tombant à 64 dollars, tandis que le WTI s’est replié autour de 61 dollars. La nervosité est alimentée par l’idée que la hausse de l’offre, amorcée depuis mai, se poursuivra alors même que la demande mondiale ralentit. «Nous voyons désormais la grande surabondance annoncée toute l'année se matérialiser», explique Neil Crosby, analyste chez Sparta Commodities, cité par MT Newswires. Selon lui, l’OPEP+ pourrait opter pour une hausse «symbolique», afin d’afficher sa confiance sans provoquer un nouveau plongeon des cours. Les analystes de RBC Capital Markets rappellent que la plupart des membres, à l’exception de l’Arabie saoudite, sont déjà proches de leurs capacités maximales, rendant illusoires certaines projections de hausse. Riyad pourrait toutefois accélérer le retour de ses barils si certains pays ne respectent pas leurs quotas. Une telle décision, prévient RBC, pourrait affaiblir les prix mais réduire la marge de manœuvre face à d’éventuelles perturbations d’approvisionnement. À plus long terme, les perspectives demeurent baissières. Macquarie anticipe une croissance de l’offre mondiale de 3 millions de barils par jour en 2025, contre seulement 700 000 barils de demande supplémentaire. Citigroup prévoit de son côté un Brent autour de 60 dollars au premier trimestre 2026, conséquence d’un marché structurellement excédentaire. À la veille de cette réunion, une chose est certaine : chaque mot de l’OPEP+ sera scruté par des marchés hypersensibles aux signaux de politique pétrolière. Le moindre décalage entre annonces et réalités de production pourrait accentuer la volatilité d’un marché déjà sous tension.


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