À l’heure où près de 12 millions d’élèves ont retrouvé les bancs des 30 000 établissements scolaires du pays, la question de la santé scolaire s’impose comme une priorité nationale. La première Journée nationale de la santé scolaire, célébrée ce lundi à la Grande Mosquée d’Alger, a donné le ton : la protection des élèves ne peut plus être un simple slogan, mais un chantier collectif, urgent et durable. Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, n’a pas mâché ses mots. «Danger mortel», a-t-il lancé, évoquant les cas d’élèves qui se sont présentés volontairement lors de la Semaine de la santé scolaire pour reconnaître leur consommation de psychotropes. Pour lui, l’école est aujourd’hui confrontée à un «triple fléau: l’exposition massive aux écrans et aux contenus numériques incontrôlés, l’usage de psychotropes et la consommation de drogues. Autant de menaces qui fragilisent la santé physique et mentale des élèves, mais aussi leur avenir scolaire. «La santé n’est ni secondaire ni accessoire, elle est une condition nécessaire à la réussite éducative», a insisté Saâdaoui, appelant les familles à une vigilance accrue et à un suivi quotidien des enfants. Le constat a trouvé un écho dans l’intervention du ministre de la Santé, Mohamed Seddik Aït Messaoudene, qui a souligné que «la santé des futures générations est le pilier fondamental du développement global et durable». À travers la mise en place de 2 093 unités de dépistage et de suivi et la mobilisation de plus de 7 000 professionnels de santé, le secteur a déjà réalisé des avancées notables, atteignant un taux de couverture vaccinale de 93 % en 2024. Mais pour le ministre, ces efforts doivent s’inscrire dans une dynamique collective : «Il est impératif de bâtir un front uni et multisectoriel, afin que la santé scolaire devienne un levier essentiel pour la réussite du système éducatif». Cette vision partagée s’aligne sur les orientations du président Tebboune, qui a fait de la santé et de l’éducation un socle de l’Algérie nouvelle. L’objectif est clair : former un citoyen à la fois sain et instruit. La mobilisation dépasse les institutions. Les enseignants sont appelés à intégrer la prévention dans leurs pratiques pédagogiques, tandis que les familles doivent contrôler de près l’usage des écrans et prévenir toute dérive. La représentante de l’Unicef en Algérie, Katarina Johansson, a salué cette synergie, rappelant que la santé scolaire incarne un droit fondamental : celui de grandir et d’apprendre dans un environnement sûr et protecteur. Au-delà des chiffres et des discours, cette première Journée nationale veut marquer le début d’un engagement collectif. Un signal fort : protéger l’école contre la drogue et les dérives numériques, c’est protéger l’avenir du pays.



