Covid-19, le variant Frankenstein inquiète

L’automne arrive et, avec lui, le retour des virus respiratoires. En France comme dans plusieurs pays européens, un nouveau variant du Covid-19 surnommé «Frankenstein» (officiellement XFG ou Stratus) attire l’attention. Selon Santé publique France, le nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 a bondi de 37% chez les adultes entre le 15 et le 21 septembre, après +29 % la semaine précédente. Le réseau Sentinelles note un taux d’incidence passé de 38 à 48 cas pour 100.000 habitants. Même scénario en Belgique où la variante XFG est devenue dominante en quelques semaines et aux États-Unis où le CDC signale qu’elle représente déjà 14% des échantillons analysés. Pourquoi «Frankenstein»? Parce que XFG est un hybride de plusieurs sous-lignées Omicron, doté d’une meilleure capacité de transmission. L’Organisation mondiale de la santé l’a classé «variant sous surveillance» et les autorités britanniques (UK Health Security Agency) indiquent qu’il représentait déjà 35% des lignées séquencées au Royaume-Uni en septembre. Pour autant, aucun signal n’indique une virulence accrue: comme le rappelle le blog officiel de l’UKHSA, «les données actuelles ne montrent pas que ces variants entraînent des formes plus sévères de la maladie que les précédents». En France, la campagne de vaccination pour les plus fragiles ne démarrera que le 14 octobre, en même temps que celle contre la grippe. Pourtant, ce sont bien les personnes âgées, immunodéprimées ou enceintes qui restent le plus à risque d’hospitalisation. Les autorités sanitaires recommandent par ailleurs de continuer à respecter les gestes barrières de base: port du masque en cas de symptômes, aération des espaces clos, lavage fréquent des mains. Pour l’Algérie, l’enjeu est clair: la proximité géographique et humaine avec la France –flux de voyageurs, diaspora – pourrait annoncer l’arrivée du variant XFG. D’où la nécessité d’une surveillance renforcée aux frontières, d’une communication publique sur les mesures préventives et surtout, d’une vaccination ciblée des populations vulnérables. Comme le rappelle l’OMS, la rapidité de la circulation du virus impose de rester agile: «maintenir la vigilance, protéger les plus fragiles et actualiser les vaccins sont nos meilleures armes contre l’évolution du SARS-CoV-2».


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