Dans un pays où plus de 231.000 enfants fréquentent quelque 4.700 structures d’accueil, l’enjeu de la qualité des services à la petite enfance devient crucial. Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme l’a bien compris: il mise désormais sur l’unification des règlements intérieurs, des programmes pédagogiques et des standards sanitaires dans toutes les crèches et jardins d’enfants du territoire. Une démarche qui se veut à la fois éducative et sociale, inscrite dans la stratégie nationale de protection de l’enfance. Ce virage n’est pas qu’administratif. Il s’accompagne de la diffusion récente d’un guide pédagogique unifié, censé harmoniser pratiques et évaluations au sein des établissements. L’idée est simple: offrir à chaque enfant – y compris les 3.500 identifiés comme ayant des besoins spécifiques – un environnement cohérent, sûr et stimulant. Le décret exécutif du 24 février 2025, qui fixe déjà les conditions de création et de fonctionnement de ces structures, sert de colonne vertébrale à cette réforme. Dans le même esprit, l’autisme devient un champ d’action prioritaire. Un programme pédagogique adapté est en cours d’élaboration, adossé à la création d’un centre national de l’autisme et de quatre antennes régionales (Tipasa, Oran, Tébessa et Béchar). Objectif : coordonner diagnostic précoce, formation des professionnels et développement d’outils éducatifs spécialisés. En toile de fond, la volonté présidentielle de structurer un dispositif complet, du dépistage à l’insertion scolaire et professionnelle des enfants et adolescents atteints de TSA. Sur le terrain, l’État social se prolonge par des initiatives citoyennes. À l’occasion de la rentrée scolaire 2025-2026, les Scouts musulmans algériens, en partenariat avec l’opérateur Djezzy, ont lancé depuis Ghardaïa une caravane nationale baptisée Walk for School. Des «packs scolaires» sont distribués aux enfants de familles modestes, symbole concret d’une solidarité qui ne se limite pas aux discours. À travers ces chantiers – harmonisation des crèches, structuration de la prise en charge de l’autisme, et actions solidaires pour la rentrée – se dessine une même logique : replacer l’enfant, quel que soit son milieu, au cœur des politiques publiques. Reste désormais à transformer ces intentions en résultats mesurables, pour que la promesse d’égalité des chances, brandie depuis des décennies, trouve enfin son incarnation sur le terrain.



