Les Algériens ont commémoré, hier, en cette date du 5 octobre, le 36ème anniversaire du soulèvement pacifiste populaire des jeunes algériens pour revendiquer l'instauration d'un État de droit, la Gouvernance au pouvoir, la fin du monopole du parti unique, l'instauration du multipartisme, de la liberté d'expression et de l'ouverture du champ médiatique par l'amorce d'une nouvelle ère démocratique. Le multipartisme, les libertés syndicales, les libertés d’association, la liberté de la presse sont autant d'acquis dûment arrachés par la révolte des jeunes nés des événements d’octobre 1988 dont nous pouvons être fiers aujourd'hui, sans toutefois oublier les sacrifices. Les jeunes des quartiers populaires de la capitale se sont soulevés, un certain 05 Octobre 1988 à Alger pour revendiquer une vie meilleure. Un coup de théâtre. Le quartier populaire de Bab El Oued, à forte densité populaire, a constitué le point de départ de cette manifestation pacifiste qui s'est transformée, hélas, en un bain de sang. La contagion de cette colère s'est propagée ensuite pour atteindre d'autres quartiers populaires tels Ben Aknoun, El Biar, Kouba, El Harrach, Hussein Dey… Alger est quadrillée et mise sous haute surveillance. C'est l'état de siège et une panique générale. Un couvre-feu est instauré sur instruction de l'ex-chef d'Etat, feu Chadli Bendjedid. Que s'est-il réellement passé ce jour-là ? Il y'avait du sang dans chaque artère de la capitale alors qu'on venait de tirer sur des jeunes en mal de vie dont leur seule revendication était de vivre sereinement et d'assurer un lendemain propice à leurs aspirations. A Alger, on s'en souvient, c'était la désolation, le chaos. Des spectacles désolants sont venus se greffer à ce décor macabre. Des chars vadrouillaient dans le quartier de Bab El Oued où est née la révolte pacifiste avant de se frayer des chemins jusqu'à la place des martyres pour se propager ensuite crescendo, jusqu'au d'Alger. C'est l'embrasement total. Le ras le bol était perceptible chez cette jeunesse et s'est dramatiquement transformée en émeutes. Les jeunes manifestants étaient accueillis par les tirs alors qu'ils manifestaient pacifiquement et leurs mobilisations se sont intensifiées pour atteindre l'Université d'Alger et rallier les étudiants et les lycéens. Ils marchaient ce jour-là tel devant la fac centrale scandant des slogans hostiles pour revendiquer une vraie restructuration de la vie politique pour une gestion rigoureuse des affaires du pays après la chute du prix du pétrole et le règne de l'austérité. Pourquoi des émeutes ont-elles éclaté ? C'est la question qu'on se posait ce jour-là et l'opinion nationale était dans l'expectative. On attendait du nouveau et on est réprimé et accueilli par une armada de chars. Le couvre-feu est instauré à Alger à partir de 21 heures et le chef de l'Etat, Chadli Bendjedid adressera son discours à la Nation pour justifier cette intervention de l'armée devant le retrait de la police. Le Président reconnaissait devant les Algériens accroupis devant leurs écrans de télévision après avoir déclaré l'état de siège qu'il était responsable de ces événements pour avoir fait appel à l'armée dans la perspective de canaliser et réprimer les manifestants.
36ème anniversaire du soulèvement des jeunes. Qui se rappelle encore du 05 Octobre 1988 ?
- par Nadira FOUDAD
- Le 05 Octobre 2024
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