Nouvelle offensive de l’administration Trump contre les politiques climatiques. Vendredi, l’Agence américaine de protection de l’environnement a proposé de supprimer l’obligation pour environ 8.000 installations industrielles et fournisseurs d’énergie de déclarer leurs émissions de gaz à effet de serre, rapporte Reuters. Présentée comme une mesure de «simplification administrative», cette décision retirerait au public un outil clé de transparence environnementale. «Le programme de déclaration des gaz à effet de serre n’est rien d’autre qu’une paperasserie bureaucratique», a affirmé l’administrateur de l’EPA, Lee Zeldin. Cette proposition s’inscrit dans la continuité du décret signé dès le premier jour du mandat de Donald Trump, visant à lever les obstacles à l’expansion des combustibles fossiles. Elle intervient après l’annonce de l’abrogation de la «constatation de dangerosité» des GES pour les véhicules et les sources fixes et dans le contexte du retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Des bases de données environnementales de l’EPA et plusieurs satellites de la NASA, chargés du suivi des gaz à effet de serre, sont également menacés, selon les mêmes sources. Ces reculs réglementaires contrastent avec les efforts de l’Union européenne qui peine pourtant à se mettre d’accord sur un objectif de réduction de 90% des émissions d’ici 2040. Réunis le 12 septembre à Bruxelles, les diplomates des 27 n’ont pas trouvé de consensus, rapporte l’AFP. La COP30, prévue en novembre au Brésil, pourrait ainsi s’ouvrir sans engagement ferme du bloc européen. Le débat américain résonne aussi au Canada. Au Québec, la province a interdit l’exploitation du gaz de schiste, mais continue d’en consommer massivement: 86% du gaz importé provient des États-Unis dont plus de 90 % est issu de la fracturation hydraulique, relaye Le Devoir. «Nous ne faisons que déplacer le problème», résume Pierre-Olivier Pineau (HEC Montréal). Enfin, dans le transport maritime, le gaz naturel liquéfié (GNL) se pose comme alternative aux carburants pétroliers. Mais une étude de Rystad Energy pour SEA-GNL montre que l’essentiel des émissions de CO? du GNL provient des étapes de production et de liquéfaction, d’après une étude de Rystad Energy. Un constat qui illustre le dilemme mondial: comment réduire l’empreinte carbone d’une énergie de transition, tout en la rendant acceptable sur le plan environnemental.