A Alger comme à Bruxelles, le dialogue n’est pas rompu. «Les discussions techniques autour des aspects commerciaux de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne sont toujours en cours et il n’y a aucune volonté de les interrompre de part et d’autre», a assuré l’ambassadeur de l’UE à Alger, Diego Mellado Pascua, dans «L’Algérie Aujourd’hui». Une mise au point importante alors que l’annonce, mi-juillet, du lancement d’une procédure d’arbitrage international par Bruxelles, a surpris Alger. Pour le diplomate, cette démarche «n’est qu’une étape technique qui n’empêche en rien la poursuite des discussions bilatérales», tout en rappelant que l’UE «comprend aussi la volonté de l’Algérie de vouloir protéger son industrie naissante». Cet accord, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, structure depuis deux décennies la relation économique entre les deux rives de la Méditerranée. Mais il est aujourd’hui contesté à Alger pour son déséquilibre: l’Algérie y voit un accès privilégié pour les produits européens sans contrepartie suffisante en investissements directs. Dans ce contexte, Mellado Pascua a annoncé que l’UE présentera prochainement son nouveau «Pacte pour la Méditerranée» qui inclura commerce, infrastructures et mobilité. «L’Algérie fait partie des premiers partenaires à collaborer à ce projet», a-t-il précisé. Côté algérien, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a rappelé «la nécessité d’activer le principal mécanisme chargé de réglementer l’association algéro-européenne, à savoir le Conseil d’association», selon un communiqué officiel. Dans le même esprit, il a convenu avec la vice-présidente de la Commission européenne, Kaja Kallas, « de poursuivre et d’intensifier les efforts visant à conférer l’équilibre requis au partenariat économique». Les négociations en cours, rapportées par «Observateur Algérie», visent à moderniser l’accord et à ouvrir la voie à une zone de libre-échange plus complète. Alger réclame des clauses de sauvegarde et des périodes de transition pour protéger ses secteurs sensibles. Bruxelles, de son côté, pousse pour davantage d’ouverture aux investissements et une harmonisation réglementaire. Dans un contexte où l’Algérie est un fournisseur énergétique clé et l’UE son premier partenaire commercial, aucun des deux acteurs n’a intérêt à l’impasse. La révision de l’accord d’association, si elle réussit, pourrait marquer un tournant historique : un partenariat équilibré, ancré dans la stabilité euro-méditerranéenne et capable de répondre aux défis économiques du XXIe siècle.