La cloche de la rentrée s’apprête à sonner et, avec elle, souffle un vent de nouveauté sur l’école algérienne. Cette année, le changement viendra du primaire, plus précisément de la troisième année, où un nouvel aménagement des matières et des horaires sera appliqué dès septembre. Une réforme qui, selon le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Sadaoui, n’est pas une simple révision technique mais «la première étape d’une approche globale visant la modernisation des programmes et des curricula». L’annonce a été faite lors d’une rencontre avec les représentants syndicaux et les associations de parents d’élèves, preuve que la tutelle veut placer la concertation au cœur de ce chantier. «Un enseignement de qualité ne peut être concrétisé qu’avec des établissements éducatifs et des programmes pédagogiques de haute gamme», a martelé le ministre, insistant sur la nécessité de concilier réforme pédagogique et amélioration des conditions matérielles. Le dossier est d’autant plus sensible qu’il concerne la formation de base des enfants. La troisième année constitue un palier décisif : les élèves y consolident leurs acquis fondamentaux et se préparent à aborder des apprentissages plus complexes. L’objectif de cette réorganisation est double : réduire la surcharge horaire et mieux répartir les disciplines, tout en renforçant les matières jugées prioritaires dans un monde où compétences de base et ouverture technologique vont de pair. Mais l’enjeu ne se limite pas aux programmes. La réussite de la rentrée repose aussi sur la qualité de l’accueil. Le ministère a annoncé l’ouverture de 600 classes d’extension, 196 nouveaux collèges et 70 lycées, preuve de la volonté d’absorber la pression démographique et de réduire la surcharge des classes, notamment dans les grandes villes. Le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, a de son côté promis un suivi strict du marché des fournitures scolaires et de l’approvisionnement des cantines, rappelant que la rentrée n’est pas qu’une affaire d’enseignement mais aussi de pouvoir d’achat et de santé publique. Reste que cette réforme sera scrutée de près. Les syndicats, qui réclament une vision claire et durable, voient dans cette « première étape » un test grandeur nature. Pour M. Sadaoui, la ligne est tracée : «La nouvelle année scolaire sera meilleure grâce à la conjugaison des efforts de tous au service de nos enfants et de l’École algérienne». Il appartient désormais à l’ensemble de la communauté éducative de transformer cette promesse en réalité. La rentrée 2025-2026 ne sera pas seulement celle des cahiers neufs, mais aussi – espérons-le – celle d’un nouveau départ pour l’école algérienne.