Ce samedi, le siège national du FLN à Hydra a résonné des slogans, visant le secrétaire général ?Benmbarek, scandés par des dizaines de militants venus de tout le pays. À l’origine de cette contestation : la Coordination nationale pour le sauvetage du FLN qui dénonce une direction «?illégitime, clanique et opaque?», incarnée par le Secrétaire général Abdelkrim Benmbarek. Une crise de gouvernance? Une fracture générationnelle? Ou tout simplement une énième répétition d’un vieux théâtre politique algérien? Dans un communiqué incendiaire, les frondeurs accusent la Direction actuelle de graves dérives: nomination hors cadre statutaire, exclusion de militants historiques, gestion financière floue et organisation d’un 11? Congrès jugé illégal. Ils parlent d’un FLN vidé de son essence, «livré aux arrivistes» et transformé en «outil personnel éloigné des idéaux du 1er Novembre». Le ton est grave, l’intention claire : «Nous lançons un processus national courageux pour corriger le cap et restaurer le FLN dans son rôle historique au service de l’Algérie». Mais pendant que les rues grondent, le sommet reste impassible. Dimanche dernier, soit à peine quelques jours avant la manifestation, le Bureau politique du FLN tenait une réunion «dans la sérénité», sous la houlette de Benmbarek lui-même. Le secrétaire général s’est félicité d’un processus d’élection des mouhafadhas «se déroulant dans un climat de transparence et de démocratie reflétant les valeurs et les principes du parti». Le contraste est saisissant : d’un côté, des militants qui crient à la trahison, au dévoiement du parti ; de l’autre, une direction qui persiste dans l’autosatisfaction, allant même jusqu’à préparer un protocole d’accord avec le Parti communiste chinois, comme si de rien n’était. La fracture semble désormais consommée. Le FLN, vieux fleuron du nationalisme algérien, vacille entre deux récits : celui d’une base qui veut ressusciter l’âme militante et celui d’un sommet qui s’accroche à une légitimité qu’il croit encore inébranlable. L’histoire nous dira qui avait raison.