Le ton monte entre Washington et Moscou, et cette fois, ce sont les mots de trop qui pourraient bien rallumer une mèche déjà dangereusement courte. À l’origine du nouvel accès de tension: une sortie incendiaire de Dmitri Medvedev, ancien président russe et fidèle de Poutine, qui a évoqué la doctrine de la «main morte», ce système soviétique conçu pour riposter automatiquement en cas d’attaque nucléaire. Une déclaration qui n’a pas tardé à faire réagir le président américain. Donald Trump a répondu dans son style habituel: frontal et dramatique. Il a annoncé avoir ordonné le déploiement de deux sous-marins nucléaires «dans des zones appropriées». Une manière claire de faire comprendre à Moscou que les menaces, même à demi-mot, ne resteront pas sans réponse. «Les mots comptent», a-t-il martelé, tout en espérant qu’ils n’auront pas de conséquences imprévues. Mais en diplomatie nucléaire, toute «imprévision» est précisément ce que le monde redoute. La menace américaine ne s’arrête pas aux eaux profondes. Trump a brandi la carte des sanctions économiques, menaçant d’imposer des mesures «secondaires» aux pays acheteurs de pétrole russe, ciblant ainsi un nerf vital du financement de la guerre. Cette fois, le président américain ne joue plus la carte du médiateur. Celui qui, à son retour au pouvoir, avait misé sur sa relation personnelle avec Vladimir Poutine pour arrêter rapidement la guerre en Ukraine, semble aujourd’hui à bout de patience. Fini le dialogue cordial: place à l’ultimatum. Et que répond Moscou ? Fidèle à sa ligne, Vladimir Poutine s’est exprimé ce vendredi en appelant à une «paix durable»… mais sans changer d’un iota les exigences posées par le Kremlin. Cession de territoires, fin des livraisons d’armes occidentales, refus catégorique de toute adhésion de l’Ukraine à l’OTAN: le président russe campe sur ses positions, au mépris des pressions américaines. Comme un signal supplémentaire envoyé à Washington, Poutine a confirmé la mise en production de l’Orechnik, missile hypersonique capable de porter une charge nucléaire, et envisage même son déploiement en Biélorussie. Pendant que les mots fusent et que les armes s’affichent, la diplomatie, elle, reste muselée. Le bras de fer est donc relancé, entre un Trump menaçant et un Poutine inébranlable. Mais dans cette guerre des nerfs, chacun joue une partition dangereuse – et le monde observe, suspendu à chaque mot. Trump se focalise sur l’Ukraine mais ne dit rien du génocide à Gaza.