Famine à Gaza, un génocide!

C’est un rapport qui glace le sang. Le cadre IPC, outil de référence dans la surveillance de la faim dans le monde, vient d’alerter: Gaza vit le pire scénario de famine possible. Le seuil critique est franchi, les chiffres sont insoutenables : une personne sur trois passe plusieurs jours sans manger, plus de 3 000 enfants en malnutrition sévère, au moins 16 morts par la faim depuis mi-juillet, et ce n’est que la surface d’une catastrophe délibérée. Car ici, la famine n’est pas une fatalité. C’est un instrument de guerre, méthodiquement activé par un blocus implacable, des destructions ciblées, des entraves logistiques. Une famine créée par la main de l’homme, dénoncent les ONG. Ce n’est pas un manque de ressources, c’est un manque d’accès. Les camions d’aide sont là, coincés à la frontière, pendant que les enfants de Gaza meurent à quelques kilomètres d’un pain rassis. Les largages aériens? Une mascarade humanitaire, juge Amnesty International. À Gaza, ces colis tombent n’importe où, parfois sur des zones militaires interdites. La distribution, loin d’être une solution, est un théâtre d’humiliation. La faim pousse à la violence, à la prédation, à la mort. Il y a eu des noyades, des pillages, des morts écrasés par des palettes larguées sans précision. Un témoin parle de « farine mélangée avec du sang». Ce n’est plus de l’aide, c’est du chaos. Et pourtant, la réponse internationale reste timide, trop lente. Quelques pays - l’Allemagne, la France, la Jordanie, l’Espagne - organisent des ponts aériens. Même Donald Trump, d’habitude indifférent à la cause palestinienne, a reconnu l’évidence: «Certains de ces enfants sont vraiment dans la famine. On ne peut pas simuler ça». Mais ces élans ne suffisent pas. Pas quand Gaza a besoin de 1 000 camions par jour, et n’en reçoit qu’une poignée. Pas quand les combats reprennent chaque nuit, une fois la «pause humanitaire» de façade achevée. Le silence n’est plus neutre. Il est complice. Le monde sait, maintenant. Il ne peut plus détourner le regard alors que la faim devient un outil d’extermination. «Nous n’avons jamais vu cela de ce siècle», confesse le Programme alimentaire mondial. C’est le Biafra, c’est l’Éthiopie, c’est l’oubli qui recommence. À Gaza, on meurt de faim sous surveillance satellite. Et l’histoire jugera.


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