L’appel est clair, solennel, et porté par vingt-cinq nations dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon: la guerre à Gaza doit cesser immédiatement. Ce lundi, ces États ont publié un communiqué commun d’une rare fermeté, dénonçant la prolongation du conflit, mais surtout les souffrances civiles devenues insoutenables dans l’enclave palestinienne. «La souffrance des civils à Gaza a atteint de nouveaux sommets», écrivent-ils. Une phrase qui résonne douloureusement avec les images quotidiennes de famine, de bombardements et de familles déplacées. À Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, des dizaines de milliers de civils ont été sommés d’évacuer, alors que l’armée israélienne annonce vouloir y étendre ses opérations, y compris dans des zones jusqu’alors épargnées. Mais ce n’est pas seulement la guerre elle-même qui est mise en cause. Les signataires du communiqué dénoncent aussi avec force le modèle de distribution d’aide mis en place par Israël, jugé «dangereux», source de chaos, et «privant les Gazaouis de leur dignité humaine». Le refus «inacceptable» de Tel-Aviv de permettre un accès humanitaire suffisant est désigné comme une entrave directe à la survie des civils. L’alerte de l’ONU vient appuyer cet appel. Son Secrétaire général, Antonio Guterres, s’est dit «atterré» par l’ampleur de la crise humanitaire. Les derniers mécanismes de survie sont en train de céder, a averti son porte-parole, ajoutant que «les dernières planches de salut, maintenant les gens en vie, sont en train de s’effondrer». Des médecins, la Défense civile de Gaza et l'ONG «Médecins Sans Frontières» (MSF) ont signalé une forte augmentation des cas de malnutrition ces derniers jours. Dans un message publié sur X, l'Unrwa a déclaré lundi que les pénuries à Gaza avaient entraîné une multiplication par 40 des prix des denrées alimentaires. Face à cela, la réaction israélienne est cinglante: le gouvernement dénonce un texte «déconnecté de la réalité», accusant les pays signataires d’envoyer un message erroné au Hamas. Une réponse qui souligne le fossé entre la communauté internationale, de plus en plus inquiète, et un gouvernement israélien campé sur une stratégie militaire totale. Israël use de la famine comme une arme. Pendant ce temps, la famine continue de gagner du terrain, les morts s’accumulent dans les files d’attente des camions d’aide et des ONG, en Belgique, commencent à porter plainte pour crimes de guerre présumés. Gaza n’est plus seulement un champ de bataille: c’est un scandale moral à ciel ouvert. Et les mots ne suffiront plus. Au fait, combien de temps encore laissera-t-on mourir de faim un peuple entier, au nom de la guerre injuste?