Alors que les plages algériennes accueillent des milliers d’estivants chaque jour, la saison estivale 2025 vire au drame. Depuis le 1er juin, 112 personnes ont péri par noyade dont 75 sur le littoral et 37 dans des plans d’eau intérieurs, selon un bilan alarmant de la Direction générale de la Protection civile. Le Commandant Nassim Bernaoui, sous-directeur des statistiques et de l'information à la DGPC, n’a pas mâché ses mots dans une déclaration à l’APS: «Depuis le 1er juin 2025, 75 décès ont été enregistrés sur les plages et plus de 16.000 personnes ont été sauvées lors de près de 24.200 interventions». Ce chiffre interpelle: 36 décès ont eu lieu sur des plages interdites à la baignade, tandis que 35 autres ont été recensés sur des plages surveillées, dont 19 en dehors des heures de présence des sauveteurs. Plus dramatique encore, 05 victimes sont mortes alors que le drapeau rouge interdisait toute baignade. Dans les zones intérieures, le danger n’est pas moindre: 14 morts dans des bassins, 08 dans des bassins d’irrigation, 07 en piscine et 04 dans des barrages. Un cas tragique a même été signalé dans un oued. Le tableau est sombre, mais révélateur d’une insouciance persistante face aux règles élémentaires de sécurité. Pourtant, les moyens déployés sont conséquents. Rien qu’en 2024, la Protection civile avait effectué plus de 77.000 interventions, sauvé 56.560 vies et mobilisé des équipes tout au long du littoral. Mais la répétition des drames montre les limites d’un dispositif qui ne peut suppléer à la vigilance individuelle. Conscients de l’urgence, les pouvoirs publics ont lancé une campagne de sensibilisation. Des panneaux publicitaires installés par le ministère de l’Intérieur appellent à la responsabilité: «Préservez votre vie, ne transformez pas vos vacances en tragédie». Malgré ces efforts, la mer continue d’engloutir des vies. L’appel des autorités est clair: respecter les zones surveillées, éviter les baignades non encadrées et ne pas défier les drapeaux rouges. Car au-delà des chiffres, ce sont des familles entières qui sombrent chaque été dans le deuil.