La formation pro fait sa révolution

C’est une rentrée sous le signe du changement qui s’annonce pour octobre 2025 dans le secteur de la formation professionnelle en Algérie. Le ministre Yacine El Mahdi Oualid vient de dévoiler les grandes lignes d’une réforme ambitieuse, censée aligner enfin les cursus avec les réalités du marché de l’emploi et les exigences des nouvelles technologies. L’heure est à la modernisation des contenus et des méthodes, mais aussi à une réorganisation stratégique des filières. Au cœur de cette transformation : une priorité donnée aux secteurs à fort potentiel économique. Les métiers de l’industrie, de l’agriculture, de l’énergie et du numérique bénéficieront d’un renforcement des effectifs et de nouvelles spécialités adaptées. À titre d’exemple, pas moins de 35 000 spécialistes seront formés chaque année dans l’agriculture et l’agroalimentaire, tandis que les énergies renouvelables accueilleront 5 000 stagiaires supplémentaires d’ici cinq ans. Le numérique n’est pas en reste, avec 20 000 profils qualifiés attendus en trois ans. En parallèle, les spécialités jugées moins stratégiques, comme l’administration, seront progressivement réduites. Cette réforme s’appuie également sur l’introduction de 14 nouvelles spécialités en maintenance industrielle dès la prochaine rentrée, fruit d’une collaboration étroite avec les partenaires économiques. Objectif : répondre précisément aux besoins des entreprises et disposer d’une main-d’œuvre qualifiée pour accompagner les investissements en cours. Mais la refonte ne se limite pas à l’offre de formation. Le système pédagogique évolue lui aussi en profondeur. Le ministère généralise l’approche par compétences, remplaçant les évaluations semestrielles par un contrôle continu des savoir-faire. Le lancement du Référentiel national des formations et compétences (RNFC) constitue un outil central de cette mutation. Les inscriptions en ligne, l’essor de la formation à distance et le développement des contenus digitaux témoignent d’une volonté d’adapter l’apprentissage aux usages numériques. Par ailleurs, l’accent est mis sur l’innovation. Le récent concours national a révélé le potentiel créatif des stagiaires et ouvert la voie à la valorisation de projets pouvant aboutir à des start-ups. Inclusion, mobilité géographique et ouverture vers le secteur privé agréé viennent compléter ce nouveau visage de la formation professionnelle, qui veut désormais conjuguer employabilité et innovation. Une campagne nationale viendra accompagner ces changements pour sensibiliser les jeunes à ces nouvelles perspectives.


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