L'Algérie a fixé la barre haute: atteindre l'accueil de 04 millions de touristes d'ici la fin de l'année 2025. Une ambition dévoilée par la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Houria Meddahi, lors d'une journée d'étude sur l'innovation numérique dans le secteur. Cet objectif s'inscrit dans une stratégie globale de modernisation et de diversification, faisant du tourisme un véritable levier de développement économique et social. Les bases sont déjà posées. L'année 2024 a vu près de 3,5 millions de visiteurs fouler le sol algérien dont 2,5 millions d'étrangers et un million de membres de la diaspora. Selon la ministre, ces résultats encourageants sont le fruit de "l'intensification de la promotion" et de "l'instauration de facilités pour l’obtention de visas touristiques", notamment pour le Grand Sud. Un succès qui se traduit concrètement par la création de près de 450.000 emplois directs et indirects, sans oublier le poids non négligeable de l'artisanat, avec 460.000 artisans générant environ 1,2 million d'emplois. Pour atteindre la cible 2025, le gouvernement mise sur la numérisation: modernisation des systèmes de licences, portails unifiés de réservation en ligne avec paiements électroniques sécurisés et rapprochement des services aux investisseurs. Une transformation déjà en cours, avec 20 portails opérationnels et 11 plateformes en développement. La diversification de l’offre est aussi prioritaire. Au-delà du tourisme balnéaire, l’Algérie promeut désormais le tourisme intérieur, saharien, culturel, thermal et rural. L’ONAT planifie une saison estivale élargie, avec des réservations hôtelières simplifiées (via carte bancaire ou El-Dahabia) et un marketing digital renforcé. Sur le plan infrastructurel, 144 projets hôteliers sont en cours (16.000 lits supplémentaires), portant la capacité nationale à 160.000 lits d’ici 2025 et 250.000 en 2030. Quarante-trois hôtels publics ont déjà été réhabilités. Le tourisme saharien (Tamanrasset, Illizi, Djanet) est particulièrement ciblé, grâce à des facilités visa et son potentiel "aventure et culture". Enfin, la formation des ressources humaines et la simplification des procédures d’investissement (via l’AAPI) complètent cette feuille de route, visant à rendre le secteur plus attractif et concurrentiel. Un pari stratégique pour faire du tourisme un levier de développement économique.