Dessalement et recyclage, clés de la sécurité hydrique

Face aux défis croissants liés à la raréfaction des ressources en eau, l’Algérie intensifie ses efforts pour garantir la sécurité hydrique à l’échelle nationale. Lors d’une séance plénière au Conseil de la nation, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a détaillé, ce jeudi dernier, les mesures engagées par son Département pour faire face aux effets du changement climatique et à la baisse continue de la pluviométrie, comme le relaye l’APS. Parmi les solutions mises en avant, figure le recours accru aux ressources non conventionnelles, notamment l’utilisation des eaux usées traitées pour l’agriculture, un secteur qui consomme près de 70 % des ressources hydriques mobilisées chaque année. Le ministre a insisté sur l’importance de cet axe stratégique qui s’ajoute à la politique d’interconnexion des barrages et aux transferts hydriques à grande échelle entre les zones excédentaires et celles touchées par le stress hydrique. À titre d’exemple, Derbal a évoqué les projets en cours pour sécuriser l’alimentation en eau potable dans la wilaya de Médéa dont le raccordement à la station de dessalement de Cap Djinet 2 via le barrage de Koudiat Asserdoune. Une enveloppe de 34 milliards de dinars a été allouée à cette opération, complétée par une autre étude visant à connecter la future usine de dessalement de Chlef à Médéa, via le barrage de Ghrib. Dans le domaine du dessalement, l’Algérie se positionne désormais comme le premier investisseur africain dans cette technologie, avec une capacité de production portée à 3,75 millions de m³/jour. Cinq nouvelles stations - situées à El Taref, Béjaïa, Boumerdès, Tipaza et Oran - ajoutent 1,5 million de m³/jour à la capacité nationale, faisant passer la part de l’eau dessalée de 18% à 42% dans le mix hydrique national. Une montée en puissance progressive, conditionnée toutefois par l’état des infrastructures de distribution existantes. Parallèlement, l’Algérienne des Eaux s’engage dans une vaste opération de modernisation de ses services. Cinq conventions ont été signées pour intégrer des solutions numériques et améliorer la gestion des réseaux et la relation client. Le paiement des factures d’eau pourra désormais s’effectuer via l’application MyBADR, tandis qu’un partenariat avec Djezzy et une startup locale permettra de diversifier les moyens de paiement et de renforcer la digitalisation. Entre modernisation de la gouvernance hydraulique et mobilisation de ressources alternatives, l’Algérie accélère la mise en œuvre de son plan stratégique pour sécuriser l’approvisionnement en eau, un enjeu vital dans un contexte de bouleversements climatiques durables.


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