Le Moyen-Orient traverse une phase critique marquée par une escalade militaire entre Israël et l’Iran. Vendredi, l’État hébreu a lancé une attaque de grande ampleur contre plusieurs sites iraniens, notamment nucléaires, tuant plusieurs hauts responsables. Cette opération, préparée depuis des mois, a mobilisé près de 200 avions et des drones prépositionnés, selon Radio-Canada, démontrant la maîtrise tactique d’Israël dans la région. La raison invoquée par Israël ? Le franchissement par l’Iran du « point de non-retour » nucléaire. Selon l’AIEA, Téhéran dispose de 408 kg d’uranium enrichi à 60 %, très proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une bombe. En réaction, l’Iran a tiré des missiles contre Israël, et plusieurs vagues de représailles sont attendues. Face à ce risque d’escalade, les États-Unis redéploient leurs forces : le destroyer USS Thomas Hudner a été repositionné, des avions patrouillent dans le ciel moyen-oriental, et la sécurité des bases américaines a été renforcée. Environ 40 000 soldats américains sont actuellement mobilisés dans la région. Si Washington affirme ne pas avoir participé directement aux frappes, des livraisons de matériel et un éventuel soutien au ciblage ont été évoqués, indique Amélie Ferey à France Culture. Trump lui-même avait tenté de relancer les négociations nucléaires avec l’Iran à Oman, avant que l’attaque israélienne ne les enterre. L’objectif stratégique de Netanyahou, selon Gilles Kepel dans sa tribune sur Le Figaro, est double : détourner l’attention de Gaza, devenue un fardeau politique, et affaiblir durablement le régime iranien. Pourtant, selon une première évaluation du New York Times, les installations clés comme Fordo n’ont pas été endommagées. Sur le plan régional, les réactions sont mesurées. Le Hezbollah, affaibli, reste silencieux ; l’Arabie saoudite condamne mais craint surtout une extension du conflit. De nombreux pays arabes, bien que critiqués publiquement, pourraient secrètement se satisfaire d’un Iran affaibli. L’Algérie a fermement condamné, ce vendredi, les attaques israéliennes contre l’Iran, les qualifiant d’agression «flagrante» rendue possible par l’impunité dont bénéficie Israël. Dans un communiqué, Alger a dénoncé une violation du droit international et une politique d’agression systématique menée par l’État israélien, au détriment de la sécurité régionale. Elle appelle la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité de l’ONU, à agir pour préserver la paix et mettre fin à l’occupation israélienne. Cependant, l’Iran hésite à participer au prochain cycle de négociations sur le nucléaire prévu ce dimanche à Oman avec les États-Unis. Selon le porte-parole de la diplomatie iranienne, la présence de Téhéran reste incertaine. Ces pourparlers visent à encadrer le programme nucléaire iranien pour éviter toute dérive militaire. Certains observateurs estiment que les signaux de faiblesse perçus lors de précédents échanges entre les États-Unis et l’Iran auraient encouragé l’attaque israélienne récente contre le territoire iranien. En somme, ce n'est pas Israël qui a attaqué l’Iran mais l’Occident, qui a décidé que les Sionistes ont le droit d’avoir une bombe nucléaire et pas les autres. L’Occident a toujours œuvré à ce que le Moyen Orient soit sur un volcan.