Les prix du pétrole brut ont débuté la semaine en demi-teinte, restant globalement stables après une progression notable la semaine passée (+4 %). Le Brent s’échangeait lundi à 66,47 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) atteignait 64,58 dollars, selon Reuters. Cette accalmie s’inscrit dans un contexte où les investisseurs scrutent avec espoir les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, prévues à Londres. La rencontre de haut niveau entre une délégation américaine – incluant Scott Bessent (Trésor), Howard Lutnick (Commerce) et Jamieson Greer (Représentant au commerce) – et le vice-Premier ministre chinois He Lifeng a ravivé l’optimisme sur un possible apaisement des tensions commerciales. Donald Trump a d’ailleurs déclaré que « cette rencontre devrait très bien se passer», rapporte Boursier.com. De son côté, Zonebourse.com rappelle que cette réunion fait suite à un appel téléphonique rare entre Xi Jinping et Trump, illustrant la pression croissante des deux côtés pour relancer la coopération. Sur le front macroéconomique, les signaux restent ambigus. Le rapport sur l’emploi américain publié la semaine dernière a révélé un chômage stable en mai, ce qui renforce les anticipations d’un assouplissement monétaire de la Réserve fédérale. Une baisse des taux d’intérêt soutiendrait indirectement la demande pétrolière, note Reuters. Toutefois, cet optimisme est tempéré par les inquiétudes liées à l’offre. L’OPEP+ a en effet annoncé une nouvelle hausse de sa production pour juillet. D’après Morgan Stanley, malgré une augmentation de quotas de l’ordre d’un million de barils par jour depuis mars, la hausse effective reste difficile à détecter, notamment en Arabie saoudite. Le cabinet prévoit tout de même une montée en puissance de 420 000 b/j entre juin et septembre. HSBC, pour sa part, s’attend à une accélération de ces hausses dès août, ce qui pourrait ramener le Brent à 65 $ dès le quatrième trimestre 2025, indique «Zone bourse». Enfin, la Chine, premier importateur mondial de brut, envoie des signaux contrastés. Ses exportations ont ralenti en mai à un plus bas de trois mois, et ses importations de pétrole ont chuté à leur plus faible niveau quotidien depuis quatre mois, en partie à cause de maintenances programmées, selon Reuters. Dans ce jeu d’équilibre entre promesses diplomatiques et surcapacités structurelles, le marché pétrolier reste suspendu à la prochaine déclaration – ou à la prochaine baisse – à Londres.