En ce mois de juin, alors que le monde célèbre la Journée mondiale de l’environnement, l’Algérie franchit un cap décisif dans sa lutte contre la pollution plastique. Portée par la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Nadjiba Djilali, cette bataille se structure désormais autour d’un plan national ambitieux, jugé indispensable face aux ravages visibles de ce fléau sur la santé publique, la biodiversité et les écosystèmes, comme annoncée par l’APS. C’est lors d’un événement éducatif destiné aux enfants, organisé par l’Agence nationale des déchets «AND» que la ministre a détaillé les contours de ce plan. Objectif affiché: réduire drastiquement la présence du plastique dans notre quotidien, tout en éveillant les consciences des plus jeunes. Une démarche pédagogique qui s’inscrit dans une vision durable et participative de l’environnement où chaque citoyen, même le plus petit, devient acteur du changement. Le plan repose sur une approche globale et multisectorielle. Sur le plan législatif, la révision de la loi 01-19 introduit des mesures strictes contre les plastiques à usage unique, avec des échéances claires pour leur retrait progressif du marché. En parallèle, l’État développe des filières de valorisation et de recyclage, transformant les déchets plastiques en matières premières réutilisables dans l’industrie nationale. Ce choix s’aligne sur les principes de l’économie circulaire, réduisant la dépendance aux importations, tout en générant de la valeur locale. Mais l’impact ne s’arrête pas à l’environnement. Le ministère met en avant une dimension économique forte, estimant la valeur des déchets ménagers à près de 151 milliards de dinars par an, avec un potentiel de création de 480.000 emplois. Le plan prévoit aussi la régularisation de la gestion des déchets sur tout le territoire, avec le suivi des pratiques à l’échelle des wilayas et la disparition progressive des décharges anarchiques. Au-delà des chiffres et des lois, c’est un changement de culture que vise ce plan. La ministre insiste sur l’importance de la sensibilisation, menée via des campagnes nationales impliquant la société civile et le secteur privé. Dans les écoles, sur les places publiques ou au cœur des foyers, l’éducation environnementale devient un levier fondamental. Avec ce tournant écologique, l’Algérie affirme sa volonté de bâtir une société plus responsable où la lutte contre le plastique devient une cause nationale partagée. Reste à transformer cet engagement en résultats concrets et durables.