Déchets recyclés: cap sur les 30 % !

Sous l’impulsion de la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Nadjiba Djilali, l’Algérie s’engage résolument dans une transition écologique à travers un ambitieux plan quinquennal (2025-2029). L’objectif est clair : atteindre 30 % de déchets recyclés d’ici 2029, tout en instaurant une véritable économie circulaire au cœur du développement durable. Ce nouveau cap, dévoilé sur les ondes de la Radio nationale, s’inscrit dans une vision modernisée de la gestion des déchets : ceux-ci ne sont plus vus comme un fardeau, mais comme une ressource à valoriser. Pour cela, la ministre mise sur deux leviers essentiels : la numérisation et l’implication citoyenne. Grâce aux technologies numériques, l'État ambitionne une meilleure traçabilité des flux de déchets, une optimisation des circuits de tri, et un suivi rigoureux de leur valorisation. Parmi les priorités affichées, le recyclage des plastiques occupe une place de choix. En partenariat avec l’Union générale des commerçants et artisans algériens, le ministère entend structurer les filières locales et accompagner les porteurs de projets. Plus de 500 jeunes entrepreneurs ont déjà été formés en 2024, preuve d’une volonté de dynamiser l’économie verte. Mais ce virage ne saurait s’opérer sans une législation adaptée. La loi 25-02, adoptée en février 2025, encadre désormais la gestion et la valorisation des déchets, tout en reconnaissant la responsabilité élargie des producteurs. Un cadre favorable est également mis en place pour attirer les investissements, avec à la clé des incitations fiscales et douanières. Le plan va au-delà du recyclage : il vise aussi à lutter contre la désertification via le projet du "Barrage vert", qui prévoit la plantation d’un million d’arbres en 2025. La ministre alerte également sur le danger persistant des décharges sauvages, responsables de nombreux incendies ces dernières années, appelant à une mobilisation collective. Enfin, un acteur-clé longtemps marginalisé est désormais au cœur de la stratégie : le secteur informel. Ces récupérateurs de déchets, bien qu’invisibles dans les textes, assurent jusqu’à 80 % du tri recyclé. L’État entend les intégrer progressivement dans une économie circulaire structurée, leur offrant formation et reconnaissance. L’Algérie amorce donc un virage prometteur. Encore faudra-t-il que les promesses législatives se traduisent en actions concrètes, inclusives et durables par surtout les élus locaux.


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