Lundi, les cours du pétrole ont bondi, portés par une décision moins agressive que prévue de l’OPEP+, alors que le marché redoutait une vague de surproduction. Le Brent a grimpé de plus de 4% pour atteindre 65,55 dollars le baril, tandis que le WTI s’est hissé à 63,72 dollars, en hausse de près de 5%. Cette réaction de soulagement des marchés fait suite à l’annonce d’une hausse modérée de la production : 411.000 barils par jour dès juillet, comme en mai et juin, ont déclaré Ryad, Moscou et leurs partenaires de l’alliance pétrolière. L’ampleur de cette hausse était anticipée, mais des rumeurs de chiffres bien supérieurs avaient fait chuter les prix en fin de semaine dernière. «Les opérateurs s’attendaient à pire», explique John Evans, analyste chez PVM, cité par l’AFP. Cette décision prudente s’inscrit dans une stratégie d’ajustement progressif de l’offre face à une demande mondiale en hausse, notamment avec la saison estivale dans l’hémisphère nord. Dans un contexte tendu sur le plan géopolitique – frappes ukrainiennes en profondeur sur le territoire russe, blocage des négociations de paix, et impasse sur le dossier nucléaire iranien – les marchés restent nerveux. Les feux de forêt au Canada qui commencent à affecter la production, ajoutent une pression supplémentaire sur l’offre rapporte l’AFP. Malgré ces tensions, les analystes prévoient une stabilisation des prix à moyen terme. Goldman Sachs table sur un Brent autour de 60 dollars le baril et un WTI à 56 dollars jusqu’à la fin de l’année (Business AM). La banque d’investissement prévoit par ailleurs une hausse de production en deux étapes – juillet et août – totalisant plus de 800.000 barils par jour. Morgan Stanley, de son côté, anticipe trois vagues de relèvement de 411.000 barils chacune, avec un Brent moyen à 57,5 dollars au second semestre 2025 et à 55 dollars au premier semestre 2026. Ces perspectives s’appuient sur un retour progressif à un équilibre offre-demande, sans déstabilisation majeure des prix, même si des hausses de quotas pourraient encore intervenir en Arabie saoudite, au Koweït ou en Algérie. Dans l’immédiat, l’OPEP+ semble avoir trouvé un fragile équilibre entre prudence stratégique et pressions du marché. Mais à mesure que les tensions politiques et commerciales s’intensifient, la volatilité pourrait bien redevenir la norme.