Deux ans après son 11? congrès, le Front de libération nationale (FLN) est plongé dans une nouvelle crise aiguë. Une Instance de coordination nationale pour le sauvetage du FLN, portée par Kaci Abdelkader et soutenue par une trentaine de militants issus de plusieurs wilayas, vient de voir le jour. Ses membres dénoncent la direction actuelle dirigée par Abdelkrim Benmbarek, l’accusant de violations des statuts, d’un discours vide et d’une gestion désastreuse. Ils réclament un congrès extraordinaire et la révision du bureau politique. Les signataires ont confié au coordinateur national la mission de «poursuivre le combat militant pour remettre le FLN sur sa voie originelle, perdue à cause de la faiblesse de la direction et de la mauvaise gestion, qui ont fait perdre au parti sa capacité à encadrer la société et à garantir la stabilité politique et sociale, dans une phase critique que traverse l’Algérie». En réponse, le secrétaire général du FLN, Abdelkrim Benmbarek, rejette fermement ces critiques. Dans un entretien au journal El Khabar, il affirme que «ceux qui échouent à s’imposer dans les structures de base recourent à des méthodes illégales». Il défend sa stratégie de restructuration, engagée après la présidentielle, visant à rebâtir le parti à partir des cellules locales, et à mettre fin à une longue phase transitoire où les nominations «par le haut» avaient prévalu. Benmbarek insiste sur le retour à la légitimité militante : «Certains ont verrouillé les kasmas pendant trente ans et bloqué l’arrivée de nouvelles générations». Le patron du vieux parti rappelle qu’il n’est pas intervenu dans les nominations mais a laissé les processus internes suivre leur cours : «Je n’ai jamais imposé qui que ce soit. Ceux qui n’ont pas su convaincre dans leurs localités doivent assumer leurs responsabilités. Le parti n’est pas un fonds de commerce», a-t-il déclaré. Il affirme ne pas intervenir personnellement dans le processus et souligne que «le parti n’est pas un fonds de commerce». Pour les perturbateurs, une saisine de la commission de discipline reste une option, mais uniquement après stabilisation des structures locales: «Ceux qui bloquent la restructuration ou usurpent le nom et les symboles du FLN s’exposent à des poursuites, mais chaque cas sera examiné individuellement».