Contre le feu, l’Algérie agit tôt !

Alors que la saison estivale s’approche à grands pas, l’Algérie déploie une nouvelle fois son arsenal de prévention pour éviter le cauchemar des incendies de forêts. Dès le 1er mai 2025, la Direction générale des forêts (DGF) a relancé, pour la deuxième année consécutive, son plan national de lutte contre les feux de forêts, comme l’a annoncé son directeur général, Jamel Touahria, sur les ondes de la Radio nationale «Chaîne 1», dans l’émission «L’invité du matin» du dimanche. Ce lancement anticipé commence déjà à porter ses fruits : seulement 2 hectares ont été touchés par les flammes ce mois-ci, contre 25 hectares à la même période en 2024, souligne Touahria. L’expérience accumulée ces dernières années a permis de mettre en place une stratégie axée sur la prévention, la sensibilisation et l’intervention rapide. Des actions concrètes sont menées sur le terrain, notamment en partenariat avec des associations locales qui sensibilisent les familles vivant en bordure de forêts. Pour lutter efficacement contre les départs de feu, la DGF mise sur une surveillance accrue : caméras thermiques, drones, collaboration avec l’Agence spatiale algérienne pour établir des cartes de risque, et coordination quotidienne avec les services météorologiques. Cette modernisation des moyens de détection permet d’agir vite, avant que les feux ne prennent de l’ampleur. Côté logistique, l’Algérie s’appuie sur une flotte aérienne performante, dont la redoutable Beriev Be-200, un avion de lutte anti-incendie de l’armée nationale, déjà éprouvé sur le terrain. Ces moyens aériens viennent en appui aux équipes au sol, qui bénéficient de pistes aménagées et de tranchées coupe-feu de 50 mètres pour un accès plus rapide aux foyers. Touahria a également évoqué la relance ambitieuse du projet du barrage vert, qualifié de «projet du siècle», visant à reboiser jusqu’à 400.000 hectares. Déjà, 24.000 hectares ont été replantés, avec des espèces résistantes à la sécheresse comme le pistachier ou le paulownia, notamment dans les zones steppiques. En prévision des vacances de l’Aïd, un dispositif spécial a été mis en place : interdiction d'accès aux forêts et de faire des barbecues, tandis que des espaces de détente forestiers ont été aménagés pour les familles, ouverts à l’investissement privé et des jeunes.