Récession mondiale, que doit faire l’Algérie?

Le FMI écarte pour l’instant le risque d’une récession mondiale, mais alerte sur un ralentissement généralisé de la croissance, causé principalement par les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Les prévisions indiquent une baisse des taux de croissance, une légère hausse de l’inflation et une fragilisation du commerce mondial, notamment au détriment des pays émergents. L’institution recommande des politiques budgétaires rigoureuses, une vigilance sur les risques financiers ainsi que des réformes structurelles. Le commerce mondial connaît une fragmentation durable, marquée par la régionalisation et la relocalisation industrielle. Cependant, l’ONU nuance cet optimisme: son rapport prévoit un ralentissement de la croissance mondiale de 0,5% en 2025, signalant un risque réel de récession. La guerre commerciale persiste, affectant les investissements et l’emploi et les pays en développement restent particulièrement vulnérables. Un élément d’espoir réside dans le développement du commerce Sud-Sud, soutenu par une intégration régionale croissante. La CNUCED appelle à une coopération internationale renforcée pour restaurer la confiance et favoriser un développement durable. L’expert en énergie Mourad Preure, lors de son passage dans l’émission « L’Invité du jour » sur la chaîne 3, estime que le marché mondial traverse une période de grande instabilité, rendant toute prévision difficile à court terme. Il redoute une récession au second semestre de l’année et appelle l’Algérie à adopter une stratégie économique proactive pour se protéger et tirer parti de la crise. Il observe une tendance générale à la baisse, notamment dans les prix du pétrole et du gaz, malgré des signaux économiques contradictoires. Selon lui, l’économie mondiale est fragilisée : la Chine peine à relancer sa croissance intérieure, les États-Unis sont surendettés, l’Europe ralentit, et la politique de Trump risque d’entraîner une inflation supplémentaire. Tous ces éléments renforcent le risque de récession mondiale. Dans ce contexte d’incertitude et de tension, l’expert souligne que l’Algérie, grâce à la loi sur les hydrocarbures de 2019, a repris de manière « forte et sérieuse » son expansion énergétique, affirmant également son ambition en matière de transition énergétique, relaye l’APS. Il plaide, néanmoins, pour l’adoption d’une « politique prudentielle stricte », ainsi qu’une « allocation rigoureuse des ressources financières », afin de « renforcer la résilience de l’économie nationale ». Preure recommande à l’Algérie de réagir de manière offensive face à la crise mondiale qu’il estime inévitable et croissante. Pour cela, il propose la création de deux fonds souverains : l’un national, pour stimuler l’investissement intérieur, et l’autre international, pour acquérir des actifs à l’étranger. Cette stratégie vise à immuniser l’économie algérienne tout en lui permettant de profiter des opportunités générées par la crise.


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