C’est dans un véritable saut dans l’indépendance économique que s’engage aujourd’hui l’Algérie, pour sauvegarder ses intérêts et préserver son économie, loin des spéculations sur le marché et des risques d’atteinte à son économie. Concernant l’aliment de bétail sur lequel pèse une demande, somme toute, accrue sur le marché national, l’Algérie s’est engagée dans la voie d’assainir le secteur au vu des transgressions diverses. Il est utile de noter que l’Algérie privilégie la production de mais en grains, au détriment du très lucratif ensilage. Le pays amorce un virage dans le process de production du mais, nécessaire à l’aliment de bétail, afin de mettre un terme aux spéculations en la matière. Selon une estimation, l’Algérie a besoin d’une production annuelle de 04 millions de tonnes d’aliments de bétail pour atteindre une autosuffisance et les commerçants sont tenus de respecter une marge bénéficiaire inférieure ou égale à 20%. Reste que l’option de l‘importation peut également servir à atténuer les déficits. L’objectif essentiel n’est autre que de réduire les importations et préserver les devises. Dans certains cas, le secteur de l’importation n’est pas aussi blanc comme neige comme l’on pourrait imaginer. Qu’est-ce qui se passe dans cette filière de l’importation d’aliments de bétail? Selon des sources concordantes, l’Algérie est en train de faire le «grand ménage» dans certaines filières de l’économie. La scène a été secouée dernièrement par un sombre scandale lié à l’importation de mais, destiné à l’aliment de bétail. Cette affaire met en ligne des infractions comme la dilapidation et autre détournement de fonds. Les éléments du service de recherche et d'investigation du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de M'sila ont traité une affaire de corruption, liée à l'importation de maïs destiné à l'alimentation de bétail, impliquant neuf (9) cadres et fonctionnaires de Directions exécutives de wilaya et des gestionnaires d'une société d'importation, a-t-on indiqué, ce jeudi, dans un communiqué de la cellule de communication de ce corps constitué. Le communiqué a précisé que suite à des investigations à propos de transactions suspectes dans cette affaire, les mis en cause ont été accusés d'"abus de fonction violant les lois et règlements, dilapidation et détournement de fonds et biens publics, exonération et abaissement illégaux de taxes et droits, spéculation illégale sur la matière de maïs, détournement d'une marchandise de sa destination privilégiée, revente en l'état de matières premières acquises en vue de sa transformation et déstabilisation du marché". A ces accusations, s'ajoutent, selon le communiqué, celles d'"établissements de fausses factures, de pratiques commerciales frauduleuses, de passation de transactions commerciales en dehors des cercles légaux de distribution, d'exploitation d'un établissement classé sans autorisation de l'autorité compétente, de défaut de certificat d'agrément vétérinaire et de défaut d'assurance contre les risques majeurs". Après la présentation des suspects devant le procureur de la République près le tribunal de M'sila, le dossier a été différé devant le juge instructeur qui a ordonné de placer en détention préventive deux personnes dont le chef de l'inspection territoriale du commerce de la daïra de Magra et un homme d'affaires gestionnaire d'une société d'importation d'aliments de bétail, tandis que sept autres ont été mis sous contrôle judiciaire dont trois cadres des Directions du commerce et des impôts et quatre gestionnaires, selon le même document.
L'affaire de l'importation de maïs destiné à l'alimentation de bétail devant le juge. Corruption, dilapidation et détournement de fonds
- par B. Habib
- Le 20 Septembre 2024
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