Armes chimiques: La France rattrapée par son passé colonial

«La France doit reconnaître les génocides perpétrés à l’encontre des Algériens depuis 1830»

L’historien algérien, Mohamed Lamine Belghith

Un documentaire qui vient d’être diffusé par une chaîne TV Suisse, avait mis en exergue des crimes français perpétrés sur les Algériens à l’aide d’armes chimiques. Ces armes, utilisées pendant la guerre de libération nationale, sont, jusqu’à preuve du contraire, interdites par les conventions internationales. Donc, le secret des crimes commis, croyait-on, loin des yeux de la vérité, a été finalement mis à nu par des gens dont l’on ne soupçonnait même pas la présence. L’on avait toujours dit que la vérité finira par être dévoilée et apprise, même voilée et occultée pendant des siècles. Le documentaire en question, largement diffusé sur les réseaux sociaux, vient encore une fois, apporter un témoignage oculaire, sur des crimes où les armes conventionnelles ne suffisaient plus pour commettre un génocide parfait. D’autres témoignages historiques attestaient, sans le moindre doute, qu’au cours de la bataille de Laghouat ayant eu lieu - le 02 décembre 1852- que l’armée coloniale avait osé utiliser les armes chimiques, afin de dissuader l’héroïque résistance algérienne des braves gens de Laghouat. Ce sont, semble-il, des expériences génocidaires répétées en Algérie, déjà commis auparavant par les blancs américains contre les indiens d’Amérique. Paraît-il, ce sont les premiers essais d’armes chimiques à usage militaire. Selon, les historiens ayant enquêté sur les circonstances de la bataille de Laghouat que suite à cet usage des armes chimiques, la population de la ville de Laghouat aurait connu une chute démographique sensible, de presque la moitié. Ainsi, deux mille habitants auraient péri parmi les quatre mille constituant la population totale de la ville, à cette époque. Il faudrait mettre en œuvre une grande encyclopédie afin de pouvoir recenser tous les crimes français commis en Algérie, depuis le carnage de la mosquée Kétchaoua, commis contre les Algériens, suite à une résistance populaire algéroise contre la réquisition et la transformation de cette mosquée en église. Pourtant, ces grandes gueules et grands donneurs de leçons sur les Droits de l’Homme, sur la liberté, sur la fraternité et l’égalité, avaient la possibilité de bâtir des dizaines d’églises, là où il leur plaisait et à n’importe quel endroit du territoire d’Alger. Selon les sources françaises, 400 Algériens étaient tombés en martyrs, en défendant leur mosquée, en refusant avec acharnement sa réquisition. Elle était, en effet, un symbole de leur foi, de leur histoire et de leur identité. C’était une journée endeuillée qu’avait vécue Alger, le 17 décembre 1831.


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