Le véritable lieu urbain est celui qui nous modifie, nous ne serons plus en le quittant celui que nous étions en y pénétrant.
Poétique de la ville (1973) de Pierre Sansot
L’impact d’un paysage urbain harmonieux sur le psychisme humain, notamment sur le moral du citoyen, n’est pas une chose qui reste à démontrer voire à prouver. Cette perversion auquel nous nous sommes familiarisés au point où tout est devenu, tout à fait habituel, à nos yeux. Alors que c’est catégoriquement! Cependant, à qui la faute? Au citoyen? Ou bien aux pouvoirs publics? Le civisme et la civilisation, ça s’apprend, voire ça se cultive! L’on ne vient pas au monde avec une éducation civique. Et, l’on ne naît pas également des citoyens civilisés !! Donc, ce sont les pouvoirs publics qui sont appelés à dispenser une éducation civique aux citoyens de l’Etat… Ce sont eux toujours qui devraient s’efforcer, de façon engagée, à apprendre les manières et les comportements civilisés à l’ensemble des citoyens. Mais, hélas, tout laisse à croire et de façon très sincère, que les pouvoirs publics n’ont pas le temps nécessaire à se préoccuper. L’éducation se ferait, d’abord par le biais d’un discours percutant et convaincant qui se traduit par des slogans et des citations. La mosquée, l’école, l’université, les médias, les partis, les associations y afférent : ainsi, tout ce grand monde devrait être impliqué dans la réorientation du peuple vers tout ce qui est bien et beau … Le jour où le peuple s’interférait avec le beau et le bien, il n’acceptera jamais à regarder dans son milieu urbain, des constructions inachevées, des immeubles non peints, mal peints, pas du tout peints ou des trottoirs détériorés. En même temps, avec l’option de l’éducation verbale, il faudrait imposer des pénalités et des contreventions pour ceux qui résistent aux moyens précédents. Avec le temps, ces contraintes difficilement admises, vont devenir des habitudes et des réactions naturelles vis-à-vis du paysage urbain … À commencer d’abord par la façon de gérer ses poubelles et ses ordures ménagères. Nous remarquons que l’Etat est plutôt préoccupé par la gestion administrative de la chose publique dont la disponibilité des infrastructures et des commodités publiques. Alors que le « citoyen » censé exploiter ces installations, n’était pas formé du point de vue civique en vue d’en profiter à bon escient. Pour atteindre ce but ultime, paraissant inaccessible, il faudrait que l’on se préoccupe de son environnement urbain comme l’on se préoccupe de l’intérieur de son foyer …
L'image désolante des constructions inachevées
- par A. Benabdellah
- Le 17 Octobre 2025
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