El Hadja et ses maladies imaginaires

El Hadja s'est réveillé difficilement ce matin. Elle a mal dormi et elle n'est pas dans son assiette. Elle se plaint de certains douleurs au niveau de ses bras. Elle appelle son fils pour l'accompagner chez le médecin. Celui-là hésite un moment puis acquiesce. Il sait que ce n'est pas la première fois que sa mère parle de douleurs. ll l'a d'ailleurs emmené chez le médecin de nombreuses fois sans résultats. Mais c'est sa mère et il ne peut pas lui dire non. Dans le cabinet médical, El Hadja est bien prise en charge, elle est auscultée puis on lui passe une radio avant de lui prescrire quelques calmants. Elle rentre chez elle avec quelques satisfactions et va directement à sa chambre pour dormir. Le fils, lui, a perdu une demie journée de travail finalement pour rien. De son boulot, de temps à autre, il appelle sa femme pour avoir des nouvelles de sa mère. A chaque fois, la réponse est «rien à signaler». La vieille dame se réveille après quelques heures et… rebelote. Même scénario, mêmes plaintes. Le fils en rentrant la trouve entrain de gémir, de pleurer et de lancer quelques mots incompréhensibles. Il essaie de lui expliquer qu'elle n'a rien mais en vain. Elle veut voir un autre médecin, le dernier, selon elle, n'est pas à la hauteur. Le fils ne sait plus quoi faire, cela dure depuis qu'il s'est marié. C'est à dire, depuis quatre ans. Si ce ne sont pas ses bras, c'est sa tête ou alors ses jambes ou encore sa poitrine… Elle n'a pas arrêté de se plaindre et de voir les médecins. Certes, elle est âgée mais n'a aucune maladie grave ou incurable. Tous les bilans qu'elle a effectué le confirment. Mais, voilà, elle se plaint quotidiennement. Le fils a fini par demander conseil auprès de ses collègues de travail et pu comprendre qu'il n'est pas le seul à vivre ce calvaire. Le problème c'est qu'il n'y a aucune solution. Certaines femmes sont ainsi faites. Elles ont un besoin maladive d'attirer l'attention car se sentant quelque peu délaissées après le mariage de leurs fils. Elles croient avoir perdu leur place.

lecarrefourdoran@yahoo.fr


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