Le rapport de l’AIE sur le marché pétrolier analyse l’évolution des prix, de l’offre et de la demande mondiale. En janvier, les prix ont connu de fortes fluctuations, initialement soutenus par les sanctions contre la Russie et l’Iran, avant de reculer sous l’effet des inquiétudes économiques mondiales. L’AIE a révisé à la baisse la croissance de la demande mondiale de pétrole à 1,1 million de barils par jour (mb/j) en 2023 et 870 kb/j en 2024, notamment en raison d’une consommation plus faible que prévu en fin d’année 2023. La Chine reste un acteur clé, bien que sa part dans la croissance mondiale diminue, tandis que l’Inde et d’autres pays asiatiques renforcent leur contribution. Côté offre, les sanctions contre la Russie et l’Iran ont eu un impact limité, et la production hors OPEP+, menée par les Amériques, devrait croître de 1,4 mb/j en 2024. L’OPEP+ prévoit d’ajuster progressivement ses réductions de production dès avril pour stabiliser le marché. Les stocks mondiaux de pétrole brut ont chuté, ce qui a soutenu les prix et accentué la backwardation du marché. L’OPEP maintient ses prévisions optimistes pour la demande pétrolière en 2025 et 2026, portée par la croissance des secteurs des transports et de l’industrie. La consommation mondiale devrait atteindre 105,1 mb/j en 2025, soit une hausse de 1,35 mb/j par rapport à 2024. Le transport aérien et routier constituera le principal moteur de cette augmentation, avec une reprise des déplacements et une forte demande industrielle. La croissance sera principalement tirée par les pays hors OCDE, notamment la Chine, l’Inde, le Moyen-Orient et l’Amérique latine, qui représenteront une hausse de 1,3 mb/j. En revanche, l’OCDE contribuera modestement avec seulement 0,1 mb/j, malgré une légère reprise aux États-Unis. Pour 2026, l’OPEP prévoit une consommation de 106,6 mb/j. Afin d’équilibrer l’offre et la demande, l’OPEP+ a confirmé une augmentation progressive de sa production à partir d’avril 2025, avec une première tranche de 2,2 mb/j sur 18 mois. Cette stratégie vise également à répondre aux préoccupations économiques mondiales, notamment celles des États-Unis, qui souhaitent maintenir des prix plus bas. Malgré les incertitudes liées aux tensions commerciales et aux sanctions, le marché pétrolier continue de faire preuve d’une grande capacité d’adaptation face aux défis économiques et géopolitiques.