Le prix du gaz en Europe a atteint son plus haut niveau depuis avril 2023 en raison des basses températures et de l'épuisement des réserves. Le TTF néerlandais affichait 58 euros le MWh. La demande de chauffage devrait augmenter avec la baisse des températures, accentuant la pression sur les réserves déjà faibles. De plus, la menace de sanctions américaines inquiète les traders. Donald Trump envisage des droits de douane sur les produits européens, incitant l’UE à réagir. Les États-Unis, principal fournisseur de GNL en Europe, encouragent l'achat de leur gaz pour éviter ces taxes. En effet, en 2024, la consommation mondiale de gaz naturel a atteint un niveau record, augmentant de 115 milliards de m³ par rapport à 2023 (+2,8 %), selon l'AIE. Cette hausse dépasse la moyenne de 2 % observée entre 2010 et 2020. Le gaz a couvert 40 % de l’augmentation de la demande énergétique mondiale, surpassant les autres combustibles. Son adoption croissante s’explique par son remplacement progressif du pétrole et du charbon, notamment dans le transport longue distance et la production d'électricité. Plus efficace et moins polluant, il est devenu une alternative privilégiée pour répondre aux besoins énergétiques tout en réduisant l'impact environnemental. L'AIE prévoit une hausse continue de la demande en gaz naturel en 2025, principalement portée par la croissance rapide des marchés asiatiques. Cette dynamique devrait perdurer malgré l'arrêt imminent du transit du gaz russe via l’Ukraine, prévu le 1er janvier 2025. Bien que cette interruption ne constitue pas une menace immédiate pour l'approvisionnement énergétique de l'Union européenne, elle pourrait accentuer la pression sur les importations de GNL, indispensables pour pallier la baisse des livraisons par gazoducs. Plus onéreux en raison de son transport par méthaniers, le GNL est devenu une source énergétique essentielle pour l’Asie et l’Europe, en particulier depuis le début du conflit en Ukraine en 2022.