A l’issue des élections présidentielles anticipées du 7 septembre dernier, M. Abdelmadjid Tebboune a été réélu Président de la République, en obtenant 5.329.253 voix, soit un taux de 94,65% des voix exprimées. La proclamation officielle des résultats par la Cour constitutionnelle dont le président, M. Omar Belhadj, a désigné des rapporteurs au niveau de deux groupes de travail pour l'examen des deux recours introduits qui se fera dans 10 jours, conformément aux dispositions de l’article 191 de la Constitution. En attendant l’annonce officielle de ces résultats, les messages de félicitation au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, continuent d'affluer de la part de chefs d'Etat et de Gouvernement. Le président Tebboune qui entamera son second mandat de cinq années à la tête de l’Algérie, fera sans doute un discours programme au cours de sa cérémonie d’investiture qui sera suivie vraisemblablement de la mise en place d’un nouveau gouvernement qui présentera sa politique générale devant l’Assemblée populaire nationale. Mais en se fiant aux discours de campagne de Abdelmadjid Tebboune, prononcés au cours de ses sorties, à travers les grands rassemblements animés à travers les régions du pays, le prochain quinquennat sera une poursuite des réformes engagées, la préservation de stabilité, en veillant à la sécurité et à la croissance progressive du pays. Le Président Tebboune est donc attendu sur la mise en place d’un programme qui renforcera la stabilité sociale et la croissance économique. Deux axes que le Président a déjà mis en œuvre durant son premier mandat et qui a ramené leurs fruits sur le terrain, de l’avis même des experts nationaux et internationaux. Les observateurs avertis estiment que ce second mandat du Président sera «économique par excellence, en tablant aussi sur la stabilité sociale et l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens ». Pour ce faire, les priorités du Président, à en croire ces mêmes observateurs, est « la continuité des réformes engagées pour pallier à la dépendance aux hydrocarbures et ce, par la mise en place d’une économie productive et diversifiée », qui se fera par « l’attractivité du climat des investissements, l’attirance des capitaux étrangers et la promotion de l’exportation hors hydrocarbures ». La promotion des start-up, la mise en place de projets structurant qui absorberont le chômage, sont aussi indissociables de ces priorités que le Président mettra en branle, dès son investiture pour le second quinquennat. Le «la» de ces priorités est déjà donné dans son discours de campagne où le Président s’est engagé à « créer 450.000 nouveaux emplois, ramener l’inflation sous la barre des 4%, assurer l’autosuffisance en blé, orge et maïs et hisser la valeur du produit intérieur brut (PIB) à 400 milliards de dollars, à l’horizon 2027 ». M. Tebboune s’est engagé à "réaliser deux (2) millions de logements, toutes formules confondues, notamment le logement rural et social", à "revoir le découpage administratif" et à "réviser les codes communal et de wilaya pour permettre aux élus locaux de mieux exercer leurs prérogatives". A cela s’ajoute la prise d’autres mesures qui renforceront le pouvoir d'achat des citoyens, notamment à travers "le plafonnement des prix, la lutte contre la spéculation, l'inflation et la poursuite de l'augmentation des salaires des travailleurs". La diversification de l’économie est une nécessité absolue et ce, pour mettre le pays à l’abri des fluctuations du marché pétrolier mondial et cela va par la continuité des exportations hors hydrocarbures qui ont déjà commencé à augmenter depuis 2022, en atteignant 07 milliards de dollars. Les ambitions du Président pour le second mandat s’appuient sur des indicateurs que les institutions monétaires internationales ont déjà soulignés. Ainsi, le FMI a déjà « salué l'engagement de l'Algérie en faveur des réformes économiques et de la viabilité budgétaire, tout en soulignant la "robustesse" des performances économiques enregistrées en 2023. Cette institution monétaire internationale estime que la croissance de 4,2 % en 2023 de l'économie algérienne représente "une performance robuste" due à un rebond de la production d'hydrocarbures et à de solides performances dans les secteurs de l'industrie, de la construction et des services et prévoit une croissance du PIB à 3,8% en 2024 et de 3,1% en 2025. De plus, le Fonds souligne la solidité du commerce extérieur algérien, avec un excédent de la balance commerciale "pour la deuxième année consécutive". L'inflation, de l’avis du FMI, devrait ralentir et « entamera sa courbe descendante à partir de 2024, en baissant à 7,6%, avant de se replier par la suite progressivement jusqu'à 5,5% en 2027. Pour les perspectives économiques à moyen terme, le FMI indique qu'elles sont liées aux efforts de diversification de l'économie et de la capacité à attirer les investissements privés, ajoutant que "des réformes structurelles soutenues, audacieuses et profondes et des efforts résolus pour diversifier l'économie, améliorer le climat des affaires, attirer les investissements et exploiter de nouveaux marchés d'exportation ; elles devront stimuler davantage la croissance et la création d'emplois". Le Président continuera aussi à récupérer les bien spoliés par la Issaba et ce, dans la continuité de la nationalisation de « 51 usines et un hôtel 5 étoiles en Espagne" et la mise en place "de commissions rogatoires, à travers 32 pays, pour la récupération de fonds de 755 comptes bancaires à l'étranger ». Tebboune a déjà affirmé que l'Algérie "œuvrera en faveur de la stabilité dans la région, en traitant avec ses partenaires internationaux et ne renoncera pas à ses engagements quelles que soient les circonstances", assurant que l'Algérie "se tient aux côtés des peuples opprimés et ne renoncera pas à son soutien aux justes causes palestinienne et sahraouie". Il s'est, par là même, engagé à ne pas abandonner le Liban. Ces chantiers que le Président a déjà lancés, continueront, en parallèle, avec la consolidation du front intérieur et de l’unité nationale pour faire face au bouleversement régional et l’instabilité aux frontières dont « le territoire national est protégé grâce à la puissance de l'Armée nationale populaire", comme l’avait déjà souligné, haut et fort, le Président Abdelmadjid Tebboune qui a insisté, à chaque fois que besoin est, sur la nécessité de "préserver le legs des Chouhada de la glorieuse Révolution de Novembre".
Second mandat d’Abdelmadjid Tebboune. Que fera le Président ?
- par Hocine Smaali
- Le 13 Septembre 2024
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