Revenu tout récemment de sa grave blessure au mollet, juste à temps pour remporter la Supercoupe d’Italie avec le Milan AC, le milieu de terrain international Ismaïl Bennacer est revenu, avec sa lucidité habituelle, sur le triple traumatisme de la fin d’ère de Djamel Belmadi. «On était beaucoup sous pression, que ce soit la pression de tout un peuple, mais aussi en interne. Ce n’était vraiment pas simple pour nous, le sélectionneur Belmadi a toujours essayé de nous protéger, et on a essayé de faire au mieux. Mais le football, c’est aussi des détails, on n’a pas perdu beaucoup de matchs (à la tête de l’Algérie, Djamel Belmadi n’a perdu que 7 matchs sur 66, NDLR), mais on a perdu ceux qu’il ne fallait pas perdre. Ces échecs sont durs à encaisser, surtout quand tu joues pour ton pays. Mais comme les blessures, ça nous permet de prendre de l’expérience, de comprendre nos erreurs et d’avancer. On ne fera plus les mêmes erreurs» tranchera le vice-capitaine milanais à propos de l’élimination de la course à la Coupe du monde 2022 au Qatar et des échecs aux CAN 2022 et 2024. Sur le successeur de Belmadi, l’ancien d’Arsenal dira, dans ce même entretien au site spécialisé So Foot: «Diriger une sélection, et particulièrement l’Algérie, c’est toujours une pression forte. Petkovi?, c’est un coach qui a de l’expérience et qui a réussi à s’adapter à la sélection algérienne, en comprenant la difficulté que c’est d’être à sa tête. Je suis sûr qu’on va accomplir de belles choses ensemble». Quant à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations qui se déroulera au Maroc, pays de son père, Bennacer piaffe déjà d’impatience. «Déjà d’un point de vue sportif, cette CAN s’annonce magnifique et surtout très relevée, il y aura une forte concurrence avec des tops sélections. Et forcément, personnellement, que cette CAN se déroule au Maroc, le pays de mon père, mais aussi le mien, c’est quelque chose de spécial à vivre» salive-t-il. Le champion d’Afrique 2019 avec les Verts au Caire emploiera, cependant, un ton plus grave dès lors qu’il fallait revenir sur ses blessures et sa longue indisponibilité. «C’est dur à encaisser, forcément, surtout quand tu es motivé et irréprochable dans ton hygiène de vie. Mes deux blessures ne sont pas liées à ça, donc ça me permet de ne pas me sentir fautif. Ces épreuves, même si on peut les trouver injustes, il faut les accepter, ça fait partie de la vie. Moi, j’en suis ressorti à chaque fois encore plus déterminé. Il faut travailler tellement dur pour revenir qu’on finit par se forger un mental en acier. J’ai toujours pris les choses du bon côté, et ces moments de convalescence me permettent aussi de travailler sur d’autres aspects avec les kinés que je n’aurais pas eu le temps de faire lorsque l’on joue tous les trois jours. Ces petits détails, ils peuvent faire la différence» affirmera-t-il. Et d’enchainer: «Être bien entouré, c’est extrêmement important. Pas seulement en tant que footballeur, mais aussi et surtout en tant qu’homme. Ma famille, mes amis, ma femme m’apportent un équilibre et un soutien extrêmement précieux. Ils me permettent de garder les pieds sur terre et de relativiser. C’est important de se rappeler qu’il y a une vie en dehors du football et qu’il y a plus grave sur Terre».
Le Milanais a aussi évoqué la CAN-2025 et Petkovic. Bennacer: «Avec Belmadi, on a perdu quand il ne fallait pas»
- par Rachid BELARBI
- Le 17 Janvier 2025
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