Faudra-t-il sécuriser encore davantage les pharmaciens d’officines spécialisés dans les médicaments psycho-actifs? Comment les mettre à l’abri de mésaventures? Et quels mécanismes de prévention doit- on mettre en place? Nul doute que la question liée principalement à la protection physique du corps des pharmaciens d’officine est devenue une vraie problématique. Des professionnels de cette corporation médicale attirent périodiquement, à travers des déclarations sur leurs pages ou lignes, l’attention des pouvoirs publics et leur tutelle sur le danger que vit leur profession. Et le ton vient d’être finalement haussé par leur Syndicat qui a appelé à renforcer leur sécurité et leur protection. Malgré une fréquentation importante et les systèmes d’alerte développés, les professionnels des centres commerciaux et particulièrement ceux de la santé, à l’image des pharmaciens d’officine, sont souvent soumis à rude épreuve et à des pressions en tous genres, allant de l’intimidation verbale jusqu’aux agressions. Une situation, fort embarrassante, à laquelle le Syndicat National des Pharmaciens d’Officine ne compte pas rester les bras croisés. Ce Syndicat a en effet fermement condamné les violences quotidiennes auxquelles les pharmaciens sont confrontés dans différentes wilayas du pays. Une situation devenue irritante au niveau de quartiers réputés chauds et où il est constaté une certaine proportion de jeunes en chômage et de précarité sociale, en quête de produits psycho-actifs. Dans un communiqué officiel, publié sur sa page Facebook, le Syndicat a mis en lumière la situation préoccupante dans laquelle se trouvent ces professionnels de santé. Selon l’Organisation, les pharmaciens, particulièrement ceux en charge de médicaments sensibles comme les psychotropes, sont victimes d’agressions et de harcèlements répétés. Le communiqué a souligné que les pharmaciens font face en permanence à des attaques violentes, allant des intimidations simples aux agressions physiques graves et parfois même à des tentatives de meurtre. Cette violence trouve en grande partie son origine dans la gestion des médicaments classés comme sensibles tels que les médicaments psycho-actifs. Ces derniers ont fini, au fil des années, par susciter une tendance progressivement haussière de la demande. L’usage détourné, dans les années passées, de médicaments considérés psycho-actifs à des fins récréatives, chez les jeunes et les ados, a conduit le ministère de la Santé à instaurer des mesures urgentes draconiennes dont le renforcement de la vigilance des pharmaciens d’officine à l’égard de ce phénomène, la publication d’une nouvelle nomenclature de médicaments sensibles non accessibles et interdits aux jeunes et la multiplication des caméras de surveillance. Devant cette fermeté affichée par le ministère et les officines sur la vigilance et les interdictions de prescrire de tels médicaments, les jeunes et les accros notamment n’hésitent pas d’utiliser des manières « peu orthodoxes » comme les intimidations ou les harcèlements. L’absence de mesures de sécurité adéquates, depuis de nombreuses années passées dans les pharmacies, augmente cette vulnérabilité, mettant en danger la vie des pharmaciens, tout en perturbant le bon fonctionnement du système de santé. Ces attaques ont non seulement des conséquences sur la sécurité des pharmaciens, mais également sur la confiance du public dans le système de santé. En effet, si les pharmaciens se sentent en danger, certains pourraient envisager de ne plus fournir certains médicaments sensibles, affectant ainsi directement les patients qui en ont besoin pour leur traitement. La situation devient donc une question de santé publique et nécessite des réponses urgentes et concrètes. Face à cette violence, le Syndicat National des Pharmaciens d’Officine a exigé des autorités compétentes, une application stricte de la législation en vigueur, notamment l’ordonnance présidentielle numéro 20-01 qui prévoit des sanctions sévères pour les actes de violence envers les professionnels de santé. Le Code de la santé publique (loi 18-11) reconnaît les pharmaciens comme des acteurs essentiels du secteur de la santé et stipule que les autorités considèrent les pharmacies comme des institutions de santé. Par conséquent, les pharmaciens doivent bénéficier de protections spécifiques pour garantir leur sécurité pendant l’exercice de leurs fonctions. Le Syndicat a également appelé à la mise en place de mesures concrètes pour assurer la sécurité des pharmaciens dans l’exercice de leur travail, notamment la présence de dispositifs de sécurité renforcés dans les pharmacies. Le Syndicat National des Pharmaciens d’Officine a rappelé que la mission des pharmaciens relève avant tout de la santé publique, ce qui justifie pleinement de les protéger lorsqu’ils manipulent des médicaments sensibles ou assurent des services de soins aux citoyens. Elle a clairement exprimé l’urgence de la situation et a averti que si les conditions de sécurité ne s’améliorent pas, certains pharmaciens décideraient de ne plus fournir ces médicaments, compromettant ainsi l’accès des citoyens à des traitements vitaux.
Les pharmaciens victimes d'agressions et de harcèlements. Le SNPO tire la sonnette d'alarme
- par B. Habib
- Le 05 Janvier 2025
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