Les prix de l'huile d'olive ont connu une hausse notable cette saison, atteignant environ 1.500 DA pour l'huile d'olive extra vierge et 1.200 DA pour l'huile vierge ordinaire. Et pourtant, La filière est en pleine expansion. La filière oléicole algérienne connaît une expansion notable avec 500.000 hectares dédiés aux oliviers, soit 45 % des surfaces fruitières et plus de 70 millions d’oliviers dont 48 millions en production, d’après l’expert en oléiculture, Arezki Toudert, qui a donné un grand aperçu sur la filière dans une interview à El Moudjahid. Les variétés dominantes incluent «Chemlal» et «Sigoise», adaptées à divers climats, ainsi que «Arbequina» et «Arbozina», particulièrement performantes dans le Sud. Pour la campagne 2024-2025, une production de 80 à 90.000 tonnes d’huile d’olive est prévue, malgré les défis climatiques liés à la sécheresse et à une mauvaise répartition des pluies. Les précipitations récentes ont toutefois revitalisé les oliviers, sauvant la récolte dans plusieurs régions clés, comme Béjaïa (13 millions de litres prévus), Bouira (7-9 millions), et Tizi-Ouzou (4,5-5 millions). Avec des efforts de replantation et d’irrigation, cette filière pourrait devenir un levier majeur de l’économie nationale et internationale. Quant aux prix, il indique que les prix de l’huile d’olive en Algérie sont en hausse, en raison des coûts de production élevés et des conditions climatiques défavorables. Bien que compétitifs à l’international (07 à 09 euros/litre), ils pourraient augmenter davantage sans la mécanisation de la récolte. «L'huile d'olive algérienne jouit d'une forte demande sur les marchés internationaux, notamment en Europe et en Asie. Nous exportons principalement vers des pays comme la France et l'Espagne. Environ 99 % de notre production est destinée à la consommation domestique, mais nous avons un potentiel énorme pour l'exportation», a-t-il révélé. Akli Moussouni, expert agronome, met en lumière le potentiel significatif de la filière oléicole en Algérie pour dynamiser et diversifier l'économie nationale. L’olivier, bien adapté au climat méditerranéen, réduit la dépendance aux importations d’huiles de graines. Entre 2012 et 2022, la superficie oléicole a augmenté de 34 %, atteignant 440. 000 hectares avec une densité moyenne de 230 arbres par exploitation. Des initiatives individuelles ont également émergé, avec des distinctions internationales pour certains acteurs. Cependant, leur impact reste limité sans une organisation collective des producteurs. L’oléiculture commerciale, soutenue par les pouvoirs publics, se développe notamment dans le Sud du pays pour répondre aux marchés extérieurs. Cependant, des défis subsistent: faible consommation nationale, manque de logistique, de qualité et d’emballages adéquats, selon Akli Moussouni. Il estime qu’une organisation collective des producteurs est essentielle pour maximiser les efforts individuels et répondre aux exigences internationales. L’État doit accompagner cette structuration pour un développement durable et compétitif de la filière oléicole. «Avec un soutien continu du gouvernement et une volonté collective des producteurs, nous sommes convaincus que nous pouvons faire avancer cette filière vers une autosuffisance durable et renforcer notre position sur le marché international», a estimé Arezki Toudert.