Sonatrach mise sur 400 millions d’arbres

A Oran, lors de la 12? édition des Journées Scientifiques et Techniques «JST» de Sonatrach, le président de l’événement, Mustapha Benamara, a levé le voile sur un projet environnemental d’envergure : la plantation de 400 millions d’arbres sur dix ans, en partenariat avec la Direction Générale des Forêts. Portée par le groupe Sonatrach, cette initiative vise à compenser les émissions industrielles et à produire des crédits carbone certifiés à l’échelle internationale. Ce programme, dont le budget s’élève à un milliard de dollars, prévoit également de créer plus de 24 000 emplois annuels, principalement dans les filières du reboisement, de l’entretien forestier et de la gestion durable. L’objectif affiché est double : restaurer les écosystèmes fragilisés par la désertification et inscrire l’Algérie sur le marché mondial du carbone. Des parcelles pilotes ont déjà été identifiées à travers plusieurs régions, afin de tester différentes techniques de plantation, d’irrigation et de certification environnementale. Ces espaces serviront de modèles reproductibles avant le déploiement à grande échelle du programme. Pour Mustapha Benamara, ce projet marque un tournant dans la politique environnementale nationale : «Il ne s’agit plus seulement de planter des arbres, mais de structurer une filière verte créatrice d’emplois et de valeur ajoutée pour le pays». Le groupe Sonatrach, déjà actif dans le secteur de l’énergie et des infrastructures, fait ainsi le pari d’un investissement durable, intégrant les normes internationales en matière de compensation carbone. Au-delà de l’enjeu écologique, cette initiative entend répondre à un impératif économique et social. Dans les zones arides et steppiques, où le chômage des jeunes reste élevé, les chantiers de reboisement offrent des opportunités d’emploi et de formation. Le programme prévoit aussi l’implication des start-up spécialisées dans l’irrigation intelligente, la surveillance par drone et la gestion des écosystèmes. Si le défi reste immense, notamment face à l’aridité des sols et aux faibles ressources hydriques, les promoteurs du projet misent sur une approche intégrée, alliant technologies et savoir-faire local. Les premiers crédits carbone issus de ces plantations devraient être commercialisés à partir de 2028. Avec ce projet, l’Algérie affiche ainsi sa volonté de conjuguer lutte contre le changement climatique, développement économique et transition énergétique, en misant sur le potentiel de ses territoires et de sa jeunesse.


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