L’UE craint déjà l’hiver!

L'Ukraine a décidé de ne pas prolonger son contrat de transit de gaz avec Gazprom après 2024, perturbant l'approvisionnement énergétique européen qui dépendait des pipelines ukrainiens pour le gaz russe. En 2023, seulement 14 milliards de mètres cubes de gaz ont transité par l'Ukraine au lieu des 40 milliards prévus. Cette décision oblige l'Europe à diversifier ses sources, avec une forte poussée vers le gaz naturel liquéfié. L'Allemagne, par exemple, construit de nouvelles installations de regazéification pour compenser la perte, bien que cette transition entraîne des coûts supplémentaires et des incertitudes quant à la rentabilité des investissements dans le GNL. La Russie redirige ses exportations de gaz vers l'Asie, principalement vers la Chine, avec des projets comme le pipeline "Force de Sibérie". Cependant, des projets comme "Force de Sibérie 2" ne seront pas prêts avant 2030, et le secteur russe du LNG est affecté par les sanctions occidentales. Les pays européens comme l'Italie et la Hongrie doivent ajuster leurs stratégies d'approvisionnement. L'Italie a déjà diversifié ses sources, tandis que la Hongrie pourrait faire face à des pénuries. L'Azerbaïdjan pourrait aider, mais ses capacités sont limitées à court terme. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la résiliation par l’Ukraine de l'accord de transit de gaz nuirait davantage à l'Europe qu'à la Russie. Selon lui, cette décision met en péril la sécurité énergétique européenne, tandis que la Russie pourrait plus facilement trouver de nouveaux marchés pour son gaz. Poutine a accusé l'Ukraine de mettre en danger la sécurité énergétique des deux régions et a critiqué les pays occidentaux, qu'il accuse d'avoir exacerbé les tensions, poussant ainsi l'Ukraine à résilier l'accord. Il a également affirmé que les politiques énergétiques européennes visaient à affaiblir l'influence économique de la Russie. Les réserves de gaz en Europe sont actuellement remplies à 90 %, dépassant l'objectif fixé de 90 % pour le 1er novembre. Cette avance est attribuée aux efforts de stockage et à la diversification des sources d'approvisionnement, malgré les incertitudes du marché du gaz. Avec environ 92 milliards de mètres cubes de gaz stockés, l'Europe semble bien préparée pour l'hiver, face à une demande accrue pour le chauffage.


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