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The first floor of the municipality of Tripoli, north of Lebanon, Friday, January 29, 2021, that was set on fire on Thursday evening during clashes.

Liban. Le confinement et la crise déclenchent «de véritables scènes de guerre»

Dans la seconde ville du pays, des manifestations quotidiennes ont dégénéré en affrontements avec les forces de sécurité, faisant un mort et plusieurs dizaines de blessés. Dans son étude située au centre de Tripoli, Fehmi Karamé, avocat et acteur engagé du soulèvement populaire de 2019, est sidéré par le chaos qui s’est emparé de sa ville. Les manifestations quotidiennes, dénonçant le confinement en cours et la dégringolade économique, ont dégénéré en affrontements nocturnes avec les forces de sécurité. «De véritables scènes de guerre, à plusieurs reprises.» Un jeune homme est décédé de ses blessures par balles. «C’est inadmissible que des balles réelles aient été tirées par la police. » Plus de 250 blessés ont été comptabilisés en quatre jours. Vendredi 29 janvier au matin, M. Karamé tentait de recenser le nombre de personnes arrêtées par l’armée depuis le début de la flambée de colère. Il avait le cœur lourd, aussi, après l’incendie par des protestataires, la veille, du bâtiment de la municipalité de Tripoli, proche de son bureau. «Cela me rend triste. Ce lieu est un symbole de notre histoire. » Sous le choc, des Tripolitains constatent les dégâts : à l’intérieur, après le perron, les murs sont noirs, les fils électriques pendent, le matériel a été réduit en cendres. D’autres bâtiments publics ont été ciblés par des cocktails Molotov depuis lundi. Tripoli se sent groggy. Ces jours d’émeutes sont-ils le prélude à plus de chaos, sur fond de grave crise socio-économique ? Que la colère éclate a peu surpris. Les tensions sont allées crescendo dans la ville : ainsi, les accrocs s’étaient multipliés entre la police et des habitants verbalisés pour ne pas avoir respecté le confinement strict – sur le papier – instauré depuis le jeudi 14 janvier: obligation d’obtenir une autorisation pour sortir de chez soi, réduction de l’activité au minimum. Des mesures jugées insupportables: la dégringolade économique, qui touche tout le pays, est féroce dans la ville, la plus pauvre du Liban, négligée de longue date par le pouvoir. Tripoli avait déjà fait de la résistance aux premiers confinements, par nécessité et fatalisme à la fois : on y compte de nombreux travailleurs journaliers. Ce vendredi, des vendeurs ambulants ont repris leur activité. Des commerces sont ouverts dans le centre. C’est ça ou sentir la faim au ventre, entend-on. A quelques encablures de là, sur la place Al-Nour, épicentre des manifestations de Tripoli, un nouveau rassemblement a lieu en fin d’après-midi, mais les manifestants sont peu nombreux.

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