La spéculation, le grand mal de l'économie

«Les économistes sont présentement au volant de notre société, alors qu’ils devraient être sur la banquette arrière.»
De John Maynard Keynes

La spéculation! Ce mot «grand-petit», qui revient sur nos langues à chaque fois qu’un problème ayant trait à l’économie et au commerce est soulevé. La spéculation correspond au côté obscur de la terre quand elle n’est pas exposée au grand jour du soleil. En Algérie, un spéculateur est un commerçant, un investisseur, voire un agent économique dont l’activité échappe au contrôle des agents de l’Etat. Donc, il travaille comme il veut, où il veut et quand il veut! Généralement, il n’est que peu ou pas du tout inquiété par les services de supervision de l’Etat. En parlant de spéculation, c’est l’image véhiculée qui nous revient à l’esprit d’un gros baron traitant des milliards. C’est ça en vérité! Mais non, ce n’est pas tout. L’épicier du coin travaillant sans papier est un spéculateur, le transporteur clandestin qui fait déplacer les gens sans autorisation, sans assurance, est un spéculateur également et j’en passe! Les effets négatifs de ces derniers sont effectifs. Seulement, ces effets sont limités dans le temps et l’espace… Ils ne représentent rien devant les massacres commis par un baron cupide, sans foi ni loi, capable de créer une crise, fomenter une pénurie et faire flamber les prix. Le danger est plus grave notamment quand il y aurait une «Cosa Nostra», rassemblant, dans un seul repaire, un groupe ou un réseau de malfaiteurs de ce genre. Généralement, ce genre d’association de malfaiteurs n’est pas visible au commun des mortels puisque ces gens se donnent l’impression d’être des agents économiques, travaillant dans la lumière du grand jour, au service du bien-être de la République et de ses citoyens. Le grand hic, dans cette histoire, ce n’est le fait qu’ils soient si puissants, cela est un fait accompli, mais le fait que l’Etat se donne l’impression d’être un minus devant eux. Tout le monde aurait suivi sur les chaînes TV nationales, la façon défiante dont le ministre du Commerce en personne, en compagnie du DG des Douanes algériennes qui étaient sur place au moment de la saisie de 23.000 tonnes de café, destinées à la spéculation. Laissons un haut responsable de commenter ce coup de filet: «Le refus de procéder aux déclarations douanières requises pour faire sortir leurs marchandises des ports prouve que les opérateurs impliqués avaient délibérément l’intention de créer la pénurie sur le marché».


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