Un taux de participation de 48,03% à la Présidentielle. Abdelmadjid Tebboune haut la main

Sitôt l’élection présidentielle achevée, le pays s’apprête à connaître son nouveau président même si dans l’aspect formel ou architectural provisoire, le candidat indépendant Abdelmajid Tebboune part favori aux yeux des avis de spécialistes mais aussi des infos parvenues de la majorité des bureaux de vote encore qu’il ne s’agirait là que d’estimations préliminaires, en attendant évidement les résultats finaux et ceux qui seront validés par le Conseil Constitutionnel. Un autre paramètre qui plaide en sa faveur, est le fait que des partis politiques le soutiennent au même titre que la société civile et les organisations de masse en Algérie. Si le candidat Tebboune n’est pas encore «confirmé officiellement» comme nouveau président ou plus proprement dit «président de succession», il n’en demeure pas moins que les échos provisoires émanant de bureaux de vote et des comptages des enveloppes des votants, lors des dépouillements montrés en direct sur les chaînes télévisées privées et publiques, donnent un avantage au candidat indépendant, de quoi faire de ce dernier le nouveau président algérien d’autant plus que les deux autres candidats ont eu aussi des mérites parce qu’ils ont été à la hauteur de l’évènement et ont certainement de quoi se réjouir fièrement de leur sens de patriotisme et de dévouement envers la nation. Reste que l’autre enjeu essentiel de cette prestigieuse élection présidentielle de 2024 est indéniablement le taux de participation quoique préliminaire qui est de l’ordre 48,03 %. C’est du moins ce qu’a annoncé, tard dans la nuit de samedi, à l’issue de l'élection présidentielle, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi. Pour la communauté algérienne à l'étranger, le taux de participation est de 19,57%. En annonçant ces résultats, Mohamed Charfi a précisé que "l'opération est toujours en cours à l'étranger", et que les "données pourraient changer". Mohamed Charfi a justifié le retard accusé dans l’annonce du taux de participation, prévu à 21h00, par "la non réception des informations relatives au scrutin dans les wilayas (départements) de Tamanrasset (Extrême sud) et Béchar (Sud-ouest), à cause des inondations ayant touché ces wilayas". Selon lui, les résultats provisoires seront annoncés avant de transmettre le dossier à la Cour constitutionnelle". Mohamed Charfi a fait savoir que "l’annonce des résultats provisoires ne dépassera pas 48 heures, étant donné que la loi fixe un délai de 72 heures". L’opération de dépouillement a été lancée aussitôt après la clôture des bureaux de vote à 20h00. 24 millions d'électeurs algériens ont été appelés aux urnes, samedi, pour désigner leur président. Trois candidats ont participé à ce scrutin, en l'occurrence, le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, le premier sécuritaire du Front des Forces Socialistes (FFS), Youcef Aouchiche et le président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), Abdelaali Hassani. M. Tebboune est donné grand favori, car bénéficiant de l'appui de plusieurs formations politiques et des organisations. En 2019, il avait été élu avec une majorité toute relative. Les Algériens avaient boudé les urnes à 60 %. Le pays était en plein Hirak, des manifestations d'une ampleur sans précédent qui ont fini par chasser Abdelaziz Bouteflika du pouvoir, Abdelmadjid Tebboune l'ayant alors succédé. Cherchant à conquérir les plus jeunes, M. Tebboune a demandé cinq ans de plus pour parachever des projets entravés par le Covid-19 et la corruption de son prédécesseur, dont il fut pourtant ministre. Ses rivaux ont promis davantage de libertés. Pour M. Hasni Abidi, du Centre d'études Cermam (Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen) à Genève, le mouvement du Hirak, étouffé par les interdictions de rassemblement lié au Covid et l'arrestation de ses figures de proue, a "montré le niveau élevé de maturité politique" des Algériens.


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