Si l’islam est la deuxième religion en France avec une communauté estimée entre 06 et 12 millions de personnes, il fait face cependant à des défis notamment en matière de régulation des flux d’entrées et d’intégration ce qui suscite des enjeux importants sur le plan culturel, de diversité et de communion surtout. En l’absence de recensements officiels sur la religion en France, il serait assez difficile de chiffrer le nombre exact des musulmans tirés essentiellement de l’immigration, c’est ce qui ferait peut-être un des enjeux de la guerre «cachée froide» en France contre les musulmans. Mais pourquoi tant de haine, de concentration de projecteurs et de surmédiatisation des musulmans dans ce pays de l’Europe occidentale ? La sortie toute récente d’un député LFI qui a dénoncé un «cirque raciste» contre les musulmans en France vient une nouvelle fois de confirmer un adage qui dit qu’«on ne trouverait pas de quoi s’occuper à l’assemblée nationale française que continuer à parler des musulmans quand il est préférable de s’occuper de ses oignons». Les propos de ce député à l’Assemblée nationale en soutien aux musulmans qui font face à une sale campagne de dénigrement et de racisme, fomentée par l’extrême droite et une partie de la droite, sont venus à point nommé pour illustrer l’image d’une classe politique en mauvaise posture à cause des clivages et des tensions qui la divise et qui dérangent au final les intérêts du gouvernement français, en ce qui concerne les musulmans de France, alors qu’il était judicieux de parler des problèmes des français et les résoudre. Autant de contrastes qui mettraient en lumière la profondeur des tensions et l’inextricable fossé des malentendus dans lesquels ont fourré le nez des députés français en panne d’idées ou d’imagination de quoi meubler leurs calendriers purement électoralistes, d’autant plus que les tensions persistantes autour de la question de l’islam en France sont récurrentes et obéissent à des agendas politiques précis. Le député du parti, La France insoumise (LFI), Sébastien Delogu, a vivement critiqué le gouvernement français, l’accusant de mener un «cirque raciste» à l’encontre de la communauté musulmane. Il a appelé les membres du gouvernement à se concentrer sur les «vrais problèmes des Français» plutôt que de cibler les musulmans. Sébastien Delogu a dénoncé l’hypocrisie de certains politiciens qui se montrent présents lors des événements liés au ramadhan pour des raisons électoralistes, mais qui sont absents lors des manifestations contre le racisme. Dire la vérité aux français sur leurs vrais déboires, leur taux d’imposition fiscale, leur niveau de retraite ne ferait de mal à personne. Ce membre du parlement regrette l’hypocrisie de certains politiciens en France qui s’affichent aux côtés des musulmans durant leurs événements mais se décalent ou s’effacent subitement quand il faut dénoncer le racisme. «Quand il faut se mettre en scène pour rompre le jeûne (du ramadan) et gratter quelques voix, vous ne manquez jamais à l’appel, mais quand il s’agit de marcher contre toute forme de racisme et pour l’unité du peuple, il n’y a plus personne», a-t-il souligné. Il a également ridiculisé les accusations récentes portées contre les musulmans, notamment celle d’une «surconsommation» d’œufs pendant le ramadhan, qu’il a qualifiée de «surréaliste». Le député a établi un parallèle entre les discours actuels et ceux tenus pendant l’Occupation, soulignant les «mêmes mots, les mêmes amalgames». Il a également critiqué l’influence des médias tels que BFMTV et CNews, les qualifiant de «chiens de garde médiatiques» et remettant en question la différence entre le Conseil des ministres et ces plateaux de télévision. Sébastien Delogu a pointé du doigt l’absence des «donneurs de leçons» lors des manifestations contre le racisme, les accusant d’être restés sur les plateaux télévisés pour «attiser la haine entre les Français». «Le racisme et le suprémacisme continuent d’empoisonner nos communautés, nos politiques, nos médias et nos plateformes en ligne», a souligné Türk, jeudi, lors d’un panel du Conseil des droits de l’homme de l’ONU marquant le 60ème anniversaire de l’adoption de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Des récits déshumanisants alimentent la haine, Türk a dénoncé à cette occasion, une vague de «récits déshumanisants», qui alimente «la peur et la division», affirmant que «cette rhétorique toxique est amplifiée par les médias sociaux, de sorte qu’elle se répercute dans le monde en ligne et s’infiltre dans nos vies hors ligne». Les personnes d’ascendance africaine, les migrants et les demandeurs d’asile, les Roms (également dénommés Tziganes, ou Gitans), les peuples autochtones et d’autres sont ainsi privés de leurs droits et traités comme des «sous-hommes simplement en raison de leur couleur, de leur ascendance ou de leur origine nationale ou ethnique», a-t-il déploré, appelant à mettre fin à la discrimination raciale. La résurgence des idéologies de supériorité raciale Türk a appelé à «surmonter des siècles de discrimination, mais aussi à «s’attaquer aux terribles héritages de l’esclavage et du colonialisme», exhortant les Etats à adopter et mettre en œuvre des lois et des politiques antidiscriminatoires globales. De son côté, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) s’est inquiété de la résurgence de programmes politiques prônant la supériorité raciale. En outre, la montée de la rhétorique xénophobe, des discours de haine raciale et de la discrimination numérique, y compris les préjugés algorithmiques, continue de saper les principes d’égalité et de non-discrimination.
Un député LFI dénonce un «cirque raciste». Les musulmans de France dans le collimateur
- par B. Habib
- Le 29 Mars 2025
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