Depuis plus d’un an, l’OPEP+ s’efforce de maintenir la stabilité des prix du pétrole en restreignant la production. La décision de l’OPEP+ est claire: les augmentations de production de brut n’auront pas lieu avant avril 2025. Le dernier ajustement du calendrier de production met en lumière une situation économique difficile: le marché mondial est saturé et la demande ne progresse pas comme prévu. En reportant la hausse de la production à avril 2025, l’OPEP+ cherche à éviter une chute brutale des prix, tout en planifiant une augmentation progressive de l'offre sur une période de 18 mois. Lors d'une réunion à distance, les ministres du pétrole de huit pays membres de l'OPEP+ (Algérie, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Irak, Kazakhstan, Koweït, Russie et Oman) ont décidé de prolonger la réduction volontaire de la production de 2,2 millions de barils/jour jusqu'à la fin du premier trimestre 2025, conformément à la décision de novembre 2023. À partir d'avril 2025, une augmentation progressive de la production commencera, s'étalant sur 18 mois jusqu'en septembre 2026, tout en maintenant la réduction de 1,6 million de barils/jour jusqu'à 2026. Le ministre Arkab a qualifié cette prolongation de "sage et responsable" pour stabiliser le marché pétrolier mondial. Ce n’est pas la première fois que le cartel prend de telles mesures. Initialement prévue pour octobre 2024, l'augmentation de la production avait déjà été repoussée à janvier 2025. Désormais, les 2,2 millions de barils supplémentaires par jour seront réintroduits progressivement jusqu’en septembre 2026, avec une augmentation mensuelle de 120.000 barils, mais seulement à partir d’avril 2025, à condition que l’OPEP+ ne modifie pas sa décision d’ici là. Cependant, cette décision a eu des répercussions inattendues sur les marchés. Plutôt que de provoquer une hausse des prix comme souhaité, le prix du baril de Brent a légèrement baissé, s’établissant à 72,09 dollars le 5 décembre, tandis que le WTI américain est tombé à 68,30 dollars. Au-delà du pétrole brut, les produits dérivés tels que le gaz naturel liquéfié «GNL» et les carburants raffinés ressentent également les répercussions. La réduction prolongée de la production pourrait maintenir une certaine pression haussière sur ces marchés, impactant à la fois les entreprises consommatrices d’énergie et les consommateurs finaux. Les analystes prévoient que les réductions de production de l’OPEP et le ralentissement de la croissance de la demande pourraient continuer à influencer les prix du pétrole. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une augmentation plus modeste de la demande mondiale par rapport à d’autres institutions comme l’AEI.