Le réseau routier algérien fort de plus de 141.000 kilomètres, d’ouvrages d’art et de tunnels. «Les acquis de l’Algérie indépendante»

Pourquoi la route est si prisée en Algérie qu’on a tendance à comparer le pays à un véritable océan sur terre? Il est bien entendu que la route reste le mode de transport le plus dominant en Afrique et en Algérie particulièrement, étant un vecteur important pour booster l’économie via le transport interurbain et le transport inter-états de marchandises. Mais qu’est-ce qui a amené l’Algérie à accorder tant d’intérêt et tant d’argent dans ses routes? Tout comme pour les autres modes de transport, le pays a mis le paquet dans les routes. Cela se justifie essentiellement par la pluralité des routes nationales, de wilayas et communales. Ensuite, parce que le pays a lancé lé défi de pénétrer et d’interconnecter ses zones d’ombre, ses douars et villages les plus confinés de l’Algérie profonde afin de rapprocher les populations, abolir les différences géo-territoriales et lever toute les contraintes de développement, selon le concept « l’Algérie pour tous ».

Le pays a beaucoup investi dans son réseau routier pour des raisons évidentes liées à l’étendue de sa superficie, à la croissance démographique et urbaine mais aussi à la diversité de ses territoires du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est. Le réseau routier algérien, long de 141.000 km, a, de quoi, faire envier beaucoup de pays développés au monde comme la France qui en compte plus de 21.000 km, même si on consent à admettre que les territoires de ce pays ne sont pas aussi vastes et immenses qu’en Algérie. L’investissement lourd consenti par l’Etat algérien, dans le domaine des routes et des infrastructures routières, est unique. La perception de l’Algérie, de l’importance que revêt son réseau routier national, est tout d’abord « stratégique ». Le réseau routier national tel qu’il est réalisé actuellement, selon les normes exigées, met en plus au diapason les nouvelles exigences de l’économie nationale et lève les disparités entre les régions. Une économie qui ne tient pas compte seulement des trois autres modes de transport, à savoir la mer, l’air ou encore le train. l’explication dans ce regain d’investissement dans la route se trouve également dans la volonté des pouvoirs publics de tutelle de raccorder toutes les villes de l’intérieur à celles du sud du pays et parfois aux villes frontalières des pays voisins, en ce qui concerne, par exemple, le transport de voyageurs et de marchandises. Un aspect sur lequel a misé l’Algérie, ces vingt dernières années, pour redynamiser et revitaliser une économie routière dépendante à plus de 80 % du mode interurbain et inter-wilayas pour ce qui est du transport de voyageurs et de marchandises dont les minerais et les hydrocarbures. Le secrétaire général de l’Association routière algérienne (ARAL), Ali Chekroune, estime que le réseau routier algérien, fort de plus de 141.000 kilomètres, répond aux ambitions de la mobilité et de l’économie nationale. Intervenant, ce dimanche à l’émission «l’Invité du jour» de la chaîne 3 de la Radio algérienne, M. Chekroune a rappelé que «l’Algérie dispose également d’ouvrages d’art, de tunnels et de réseaux autoroutiers conséquents», soulignant que «ce sont tous des acquis de l’Algérie indépendante». Aux yeux de cet expert, «ce réseau s’étend, aujourd’hui, jusqu’aux frontières des pays voisins grâce à l’autoroute Est-Ouest et la transsaharienne, avec un réseau de 9.400 kilomètres bitumés et parsemés d’ouvrages d’art, de ponts suspendus et de tunnels qui répondent aux normes de la mobilité, de l’aisance des usagers et de la sécurité routière». Arguant que son Association constitue une force de proposition et qui intervient tant au niveau des commissions scientifiques et techniques nationales, l’invité de la radio algérienne a expliqué que «ce réseau routier s’est adapté au capital touristique, économique, environnemental et culturel avec des tracés appropriés, protégeant à la fois la nature et tout l’écosystème qui l’entoure». Abordant le Grand-Sud, M. Chekroune a indiqué : «le réseau routier accompagne une dynamique économique importante, avec le développement de l’agriculture saharienne, les mines et l’énergie», soulignant qu’«il y a des données techniques qu’il faudra respecter pour la durabilité de ce réseau, sachant que la densité du trafic dans le Grand-Sud est lourd». Selon lui, «les données météorologiques et les reliefs influent sensiblement sur l’état des routes, avec des dilatations et des contractions, ce qui provoque la fatigue du réseau. Du coup, on constate des fissures et des arrachements». Ce à quoi, M Chekroune plaide à l’adaptation du revêtement du réseau routier aux nouvelles technologies et aux nouvelles techniques de construction des routes et des ouvrages d’art, en prenant en compte la variabilité climatique. Concernant le volet lié au réseau routier avec la notion du développement durable, l’expert rappelle que «l’Algérie a ratifié la Convention-cadre 2023-2027 sur les 17 engagements du développement durable», citant d’autres conventions qui participent amplement à la réduction de l’empreinte carbone dans la réalisation des routes et des ouvrages d’art. Du reste, il dira que «les maisons cantonnières veillent sur la sécurité, la qualité, les dégradations des routes et bien d’autres aspects liés au réseau routier». L’objectif étant d’entretenir une moyenne de 10 % du réseau routier annuellement, il explique, à titre indicatif, que l’entretien d’un kilomètre coûte entre 14 et 26 millions de dinars, selon la nature des routes et des entretiens.


ads