La CPI divise l’Occident!

Les États membres de l'Union européenne ont l'obligation légale d'exécuter les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale contre Benjamin Netanyahu, Yoav Gallant et Ibrahim Al-Masri, conformément au Statut de Rome, traité fondateur de la CPI. Josep Borrell, chef de la diplomatie étrangère de l’UE, a rappelé cette obligation, en soulignant que l'application des mandats n'est pas facultative. «Chaque fois que quelqu’un n’est pas d’accord avec la politique d’un gouvernement israélien, il est accusé d’antisémitisme», a déploré Borrell, dont le mandat de chef de la politique étrangère de l’UE se termine ce mois-ci. «J’ai le droit de critiquer les décisions du gouvernement israélien, que ce soit M. Netanyahu ou quelqu’un d’autre, sans être accusé d’antisémitisme. Ce n’est pas acceptable. Ça suffit», a lancé Borrell. En Europe, les réactions sont partagées malgré la reconnaissance générale de la CPI. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban a qualifié la décision d'«erronée» et a proposé à Benyamin Netanyahu de négocier à Budapest. À l'inverse, l'Italie, l'Espagne, la Suisse et l'Irlande ont affirmé leur respect de la décision. Aux Pays-Bas, un déplacement en Israël a été annulé par le ministre des Affaires étrangères. L'Allemagne et la France se montrent prudentes. Berlin examine les implications, tandis que Paris souligne qu'il s'agit d'une accusation et non d'un jugement, sans se prononcer sur l'exécution du mandat d'arrêt. Les principaux alliés d'Israël, dont les États-Unis, ont vivement critiqué la décision de la Cour pénale internationale qu'ils ne reconnaissent pas, dénonçant des «erreurs de procédures» et une «précipitation». Cette position contraste avec leur soutien au mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine en 2023. Le sénateur républicain américain, Lindsey Graham, a menacé de sanctionner les alliés des États-Unis s'ils exécutaient les mandats d'arrêt de la CPI. «À tout allié, Canada, Royaume-Uni, Allemagne, France, si vous cherchez à aider la CPI, nous vous sanctionnerons», a-t-il déclaré lors d'une interview à Fox News. Graham a précisé que tout soutien à l'exécution de ces mandats entraînerait des sanctions contre les nations concernées. Graham a menacé: «Vous allez devoir choisir entre la CPI et les États-Unis». L’Occident est divisé sur cette question où les gouverneurs ont surtout peur de la réaction de leur peuple et leurs alliés du Sud. Avec ce mandat d’arrêt, les pays qui exportent des armes en Israël, pourraient aussi être poursuivis par la Cour pénale internationale. Les ministres des Affaires étrangères du G7, qui se réunissent lundi et mardi près de Rome, discuteront des mandats d’arrêts lancés par la CPI. Cette décision de la Cour pénale internationale est historique, car elle affirme que tous les individus, indépendamment de leur pouvoir ou de leurs liens avec les intérêts occidentaux, doivent rendre des comptes s'ils commettent des crimes qui offensent la conscience collective.


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