Le Professeur Hocine Chaouche, ancien directeur général de l’Agence nationale des greffes (ANG), a souligné ce jeudi que le prélèvement d’organes sur des donneurs décédés est indispensable pour favoriser le développement des greffes en Algérie. Lors de son intervention dans l’émission «L’invité du Jour» sur la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le Pr Chaouche a présenté une vision globalement positive de la greffe d’organes dans le pays, précisant que cette pratique, présente depuis plusieurs décennies, est réalisée de manière assez régulière. Il souligne que «la qualité des greffes est satisfaisante, mais il reste beaucoup à faire en termes de volume d’interventions réalisées.» Pour y parvenir, il est essentiel de recourir au prélèvement d’organes sur des donneurs décédés afin de développer considérablement la transplantation en Algérie. «Jusqu’à présent, les greffes ont été principalement effectuées avec des donneurs vivants apparentés, conformément à la législation actuelle. Toutefois, l’étape suivante serait d’élargir cette politique en intégrant les greffes à partir de donneurs en état de mort encéphalique, dont les organes sont maintenus fonctionnels artificiellement », explique l’ancien directeur de l’ANG. Le Pr Chaouche poursuit en expliquant que la transplantation à partir de donneurs décédés permettra non seulement d’augmenter le nombre de greffes, mais aussi de traiter des patients sans donneurs familiaux compatibles. De plus, cela rendra possible la greffe d’organes vitaux comme le cœur et les poumons, qui ne peuvent pas être prélevés sur des donneurs vivants. «C’est un complément indispensable pour faire avancer la transplantation en Algérie», insiste-t-il.
En effet, la baisse des dons d'organes en Algérie menace la vie de nombreux patients, en particulier ceux souffrant d'insuffisance rénale ou hépatique. Le nombre de malades dialysés a atteint 30 000 en 2023, mais les greffes réalisées restent insuffisantes (seulement 2 700 depuis 1985). La transplantation hépatique, inexistante localement, est nécessaire pour traiter des maladies comme les hépatites et la stéatose hépatique, en forte progression à cause de l'obésité et du mode de vie. Le Pr Omar Bafdel avait souligné l'importance de former des équipes médicales et de sensibiliser la population au don d'organes, notamment post-mortem. Zahia Bekka, de l'ANATH, appelle à un plan national pour les greffes hépatiques, dénonçant le coût élevé des interventions à l'étranger. Le diagnostic précoce et la prévention sont essentiels pour éviter les complications graves, selon le Pr Nabil Debzi, qui insistait sur la nécessité d'améliorer la sensibilisation et les infrastructures médicales.
Greffe d’organes, beaucoup reste à faire!
- par B. Nadir
- Le 23 Novembre 2024
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