L'UE veut-elle d'un partenariat gagnant-gagnant?

Avant d‘entamer cette chronique, il faudrait bien rappeler à nos chers concitoyens que l‘Algérie avait déjà vécu une amère et honteuse expérience avec un partenariat avec l’UE, ayant abouti au fiasco du côté algérien, bien sûr! Il s’appelait «accord d’association UE-Algérie». Il a été signé en avril 2002, avant d’entrer en vigueur en 2005. En toute franchise, la question du «fiasco» ou du revers subi par l’Algérie m’a été inspirée par des aveux, émanant de spécialistes algériens en économie, qui, dans leur majorité, avaient estimé que l’accord en question n’était pas bénéfique pour notre pays. Il y a une semaine de ça, le Président de la République, en personne, avait rejoint ma position sur cette question. Seulement, le chef de l’Etat se prononçait, avec beaucoup de diplomatie et d’élégance, sur ce sujet. "L’accord d’association avec l’Union européenne, avait-il déclaré, sera révisé à partir de 2025", soulignant que cette révision, désormais "nécessaire", sera menée "avec souplesse et dans un esprit amical, sans entrer en conflit" car, a-t-il dit, "nous entretenons des relations normales avec les Etats (de l’Union européenne), y compris la France". Au Président de la République de fournir plus d’explications sur cette affaire: «A l’époque, la contribution de l'industrie au revenu national ne dépassait guère 3% et nous importions des produits agricoles, sans en exporter. En d’autres termes, l’Algérie d’alors n’avait pas des capacités d’exportation", a-t-il expliqué, soulignant que "la donne a changé, l’Algérie produisant et exportant désormais une grande variété de produits manufacturés, électroménagers et autres". Et d’ajouter: "Aujourd'hui, nous demandons une révision, car l'essence même de l'accord avec l'Union européenne repose sur le libre-échange et nous souhaitons le faire dans un esprit amical, sans entrer en conflit". L’avis du Président sur cet accord portait des sous-entendus et cela était clair, en parlant de la nécessite d’entamer toute révision de l’accord «dans un cadre amical et sans entrer en conflit». Qui aurait donc, parlé de conflit et de la nécessité de recourir aux méthodes amicales? S’il n’y avait pas de conflits qui auraient déjà eu lieu! L’année prochaine sera donc l’année de la révision de l’accord d’association Algérie-UE, soit 20 ans après la date de son entrée en vigueur le 1er septembre 2005. Les négociateurs de la partie algérienne vont-ils faire preuve de savoir-faire, de vigueur en matière de négociations et de nationalisme devant leurs partenaires européens? C’est ce que nous allons savoir en 2025.


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