L’OPEP face à Trump...

Sous la présidence de Trump, la possibilité d'une augmentation de la production pétrolière américaine a provoqué des fluctuations des prix mondiaux du pétrole. Les cours du brut WTI et du Brent ont baissé au début de la semaine, avant de se stabiliser respectivement à 68,22 et 71,99 dollars le baril. Cette volatilité est due aux attentes d'une production accrue, favorisée par les politiques pro-forage de Trump, visant à simplifier les baux et à encourager le développement des infrastructures énergétiques. En revanche, l’administration Biden a imposé des restrictions plus strictes sur le forage, incluant des exigences plus élevées pour les redevances et une limitation des baux sur les terres fédérales. Le marché reste toutefois lesté par la perspective d'une hausse des tarifs douaniers promise par Donald Trump, fraîchement réélu aux États-Unis. Le candidat républicain a fait des droits de douane la pierre angulaire de sa politique commerciale, évoquant l'imposition d'une surtaxe allant de 10 à 20% sur l'ensemble des produits étrangers entrant aux États-Unis et a promis d'aller jusqu'à 60% pour ceux provenant de Chine, premier importateur mondial de pétrole. «La Chine est depuis des années le moteur de la croissance concernant la demande mondiale de brut, mais elle aura du mal à s'en sortir si son principal partenaire commercial envisage de lui imposer des droits de douane » aussi importants, a observé Robert Yawger, Yawger, de Mizuho USA, auprès de l’AFP. L'OPEP a de nouveau revu en baisse mardi son estimation de demande pour 2024 et 2025 précédente, après un premier ajustement le mois dernier. Côté offre, un excédent de pétrole est attendu pour l'année prochaine et « les États-Unis produisent à des niveaux "record" tandis que "l'OPEP dispose d'une grande capacité de réserve ", a ajouté l'analyste. Le plan de relance de 10 000 milliards de yuans lancé par la Chine a suscité des inquiétudes sur les marchés, car les analystes craignent qu’il ne soit insuffisant pour stimuler la croissance, ce qui pourrait réduire la demande chinoise de pétrole. Par ailleurs, l’OPEP+ et l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) anticipent une hausse de la production de pétrole des pays non membres de l’OPEP+ en 2025, avec une augmentation projetée d'environ 1,3 à 1,4 million de barils par jour. Dans son rapport de novembre 2024, l’OPEP+ a abaissé ses prévisions de demande mondiale pour 2024, désormais fixées à une hausse de 1,8 million de barils par jour, en raison du ralentissement économique en Chine et en Asie. Malgré cette révision, l’OPEP reste plus optimiste que d’autres prévisions, avec des prix autour de 72 dollars le baril.


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