Un «pénuriste», c’est quoi au juste? C’est un spéculateur du marché parallèle cupide, sans foi ni loi, capable par des moyens et des techniques dont il connaît parfaitement les tenants et les aboutissants, de créer la pénurie de n’importe quel produit, dépendant de son domaine d‘activité. Généralement, comme dans les cas de la tomate (actuellement), de la pomme de terre (il y a deux semaines de ça), et avec les oignons (il y a deux ans de ça), les «pénuristes» agissent sur l’ensemble du territoire national, en groupes et même en réseaux bien structurés. Pourquoi agissent-ils ainsi? La pénurie d’un produit va monter son prix en flèche, ce qui va leur permettre et par un coup de filet de rafler des bénéfices démesurés. Par la même occasion et par cet acte ignoble, ils envoient des messages à l’endroit des pouvoirs publics, comme quoi, ils sont capables de bouleverser les situations, en créant des crises à n’importe quel endroit et sur n’importe quel produit dépendant de leur aire d’activité. Par la redoutable arme de la corruption et le pouvoir charmeur de l’argent, ils réussissent toujours à échapper aux poursuites des pouvoirs publics. Non seulement ça, mais, ces gens, et à l’instar de la Camorra italienne, sont arrivés à placer des fonctionnaires, des hommes de main, ou bien (d’en acheter) sur place, dans les différentes institutions sensibles de l’Etat algérien, qui pourraient leur être utiles. Sinon, comment pourrait-on expliquer que ces gens demeurent constamment, imprenables, quand il s’agit de les contrecarrer. Ces individus dorment sur des sommes colossales échappant à toute comptabilité et aux circuits bancaires. Ils fuient également le fisc et la sécurité sociale. Parfais, par mesures de prévention, ils essayent de blanchir leur argent et leurs apparences, en créant des commerces ou des activités en respectant les normes officielles. Donc, la tomate, ce n’est pas uniquement, de la tomate ou de la patate. Il y aurait tout un système enchevêtré dont les arcanes ne sont connus que par «les initiés». Ces gens ne gagnent pas l’argent comme n’importe quel commerçant, qu’il soit détaillant, grossiste ou négociant. Ces espèces morbides raflent l’argent à la pelle. Savez-vous combien vont-ils brasser comme argent pendant ces deux semaines où le prix de la tomate (200 DA ! C’est-à-dire quatre fois le prix habituel) avait atteint un niveau jamais pensé. Les prix ne vont reprendre leur cours normal au plus tard dans une semaine!! …Mais après quoi?