Justement, c’est ce qui diffère une mentalité citoyenne, consciente et consciencieuse, d’une mentalité assujettie par la condition de sujet. Quand le citoyen s’intègre dans sa citoyenneté bien comme il le faut, il est déjà conscient de son rôle participatif clé dans le développement de la Cité. Tel un rejeton enfantin, un sujet par contre est attentiste, il est totalement assisté et pris en charge par les autorités. Il n’a ni une idée à suggérer ni un acte à faire. Il est tout le temps en train de subir les décisions et la volonté des autres. Cette approche est diamétralement opposée à la conception moderne du citoyen et de la citoyenneté. C’est ce que l’on appelle parfois «la démocratie participative». En ce qui nous concerne, il reste beaucoup à faire à cet endroit. C’est un travail de longue haleine qui exige, en vue de réussir à faire prendre conscience nos concitoyens, afin qu’ils se prennent en charge et deviennent des individus actifs dans le processus de développement. Que ce soit sur le plan personnel direct, ou bien par le biais des associations, des partis et les autres organes de la société civile. En fait, c’est plus à dire qu’à mettre en application. C’est toujours difficile de détordre une mentalité ancrée depuis des temps immémoriaux, mais ce n’est pas impossible. Nous remarquons, toutefois, en étant très déçus d’ailleurs, que les pouvoirs publics ne font rien en vue de former et conscientiser le citoyen dans le sens de se prendre en charge et du coup devenir plus adulte voire participatif dans la gestion de ses affaires publiques. Il faudra rappeler dans ce sens, que plus le ou les citoyens restent fixés à l’état enfantin de l’assisté, plus les affaires publiques deviennent plus coriaces pour les autorités que ce soit sur le plan local ou politique national. Il ne serait pas méchant que les valeurs et les principes de la citoyenneté soient enseignés dans les établissements scolaires et universitaires, à l’instar de n’importe quelle autre discipline pédagogique. De cette façon, l’Education nationale et le secteur de l’Enseignement supérieur apporteront leurs contributions pédagogiques dans la formation du citoyen de demain. A notre avis, seule une «décentralisation» responsable dans la gestion des affaires de l'Etat pourrait permettre une telle ascension… Le centralisme bureaucratique à outrance, où pour déplacer une virgule, il faudra avoir l’avis du ministre, a été une vraie catastrophe pour un pays ayant une superficie d’un continent et dans trois ou quatre années, il y aura une cinquantaine de millions d’habitants.
Le développement local : Ce n'est pas seulement une affaire d'Etat
- par A. Benabdellah
- Le 06 Novembre 2024
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