Comment rendre le pouvoir d’achat plus ou moins clément ? Une solution : le plafonnement des prix, un levier qui est à la charge de l’Etat. Le pouvoir d’achat reste une priorité de l’heure du président de la république. Devant la spirale infernale des prix qui prévaut sur le marché local depuis un temps, le président de la République Abdelmadjid Tebboune n’est pas resté insensible à l’égard des inquiétudes manifestées par les citoyens concernant notamment les hausses récentes et injustifiées des prix. Il s’agit d’une pratique à laquelle ont à chaque fois recours les commerçants malgré les mécanismes de régulation des prix mis en place, les leviers économiques comme les déstockages sans oublier, dans certains cas de figure, les importations de viandes et ce pour garantir la disponibilité des produits stratégiques. Mais il est parfois des comportements de commerçants tirant leur épingle du jeu de toutes ces initiatives cherchant en quelque sorte à créer des spéculations et leur corollaire les pénuries volontairement provoquées afin d’influer sur les prix. Le président a mis en place les mécanismes nécessaires afin de combattre ce fléau. Le président Tebboune a ordonné que les prix des produits agricoles de saison soient plafonnés lorsqu’ils deviennent déraisonnables. Le chef de l’Etat a également instruit de procéder à des enquêtes approfondies pour des vérifications sur l’origine de telles hausses des prix sur le marché. Le président a en effet relevé dimanche, lors du Conseil des ministres, les perturbations en cours sur les marchés et la hausse exagérée des prix de certains produits alimentaires de large consommation et constaté un certain relâchement des services compétents dans le suivi de la situation qui prévaut depuis un temps, soulignant la nécessité pour tous de «se ressaisir et de déterminer les responsabilités, par fidélité aux missions assignées vis-à-vis du citoyen». Ces perturbations d’approvisionnement des citoyens en produits de large consommation ont fini par exacerber au plus haut point le pouvoir d’achat qui en prend ainsi un sérieux coup. A propos des observations et des orientations du président de la République, le directeur de la coopération et des enquêtes spécifiques au ministère du Commerce, Kamel Boukheddache a réagi apportant de nouvelles mesures afin de réguler les prix sur le marché de la consommation. Il a indiqué, lundi, que son Département met, en coopération avec le secteur de l’agriculture, en œuvre «toutes les mesures pour assurer l’approvisionnement du marché et le suivi de l’évolution des prix, dans le but de préserver le pouvoir d’achat qui reste l’une des priorités du Président de la République». Lors de son passage à l’émission «L’Invité du jour», de la chaîne 3, de la Radio algérienne, M. Boukheddache affirme que «la situation s’est améliorée après des actions effectuées pour mettre fin aux dysfonctionnements constatés sur le marché et ce, suite au suivi de l’approvisionnement des wilayas, notamment en denrée alimentaire et agricole de large consommation, qui ont connu des pénuries et des hausses vertigineuses des prix». Les ministères du Commerce et de l’Agriculture ont, selon lui, redoublé d’efforts «en ajustant des leviers pour remédier à cette situation par un plafonnement des prix ou la limitation de la marge bénéficiaire, de certains produits de large consommation, tels que le café, les viandes (importées), les légumes secs et la pomme de terre». Ces produits sont en effet habituellement plus sollicités par les ménages à l’approche de la saison de froid. Par conséquent, un nouveau plafonnement des prix de produits après celui ayant touché le café descendu à 250 da dans les supérettes et certains légumes serait bien accueilli par les consommateurs au revenu modeste. Néanmoins, cette action louable de plafonnement et de réajustement des prix va s’étendre, systématiquement à d’autres produits à chaque fois qu’il est nécessaire pour mettre un terme à certaines pratiques, tout en s’attaquant aux origines de la flambée des prix, occasionnée soit par l’offre insuffisante, la forte demande, des pratiques commerciales illicites ou spéculatives provoquées par rétention des marchandises aux fins de créer la rareté et augmenter les prix, a fait observer le même responsable ministériel. En effet, dit-il, «on peut agir sur plusieurs axes, conformément aux instructions du président Abdelmadjid de la République, pour appliquer un système de plafonnement des prix, aidé par l’article 5 de l’ordonnance 03/03 sur la concurrence». Cette dernière, explique le responsable des enquêtes au ministère du Commerce, «permet de prendre des mesures pour plafonner les prix au motif liés à la stabilisation des prix des biens nécessaires en cas de perturbation sensible du marché». S’agissant de la régulation du commerce électronique (ou le e-commerce), ce responsable relève qu’il s’agit d’«un commerce électronique informel, à travers lequel des particuliers proposent des produits sur les réseaux sociaux où le consommateur se fait arnaquer, sans connaître qui est derrière». En outre, ajoute-t-il, la loi 18/05 promulguée en 2018, qui régit cette activité souffre d’insuffisances. «Une commission multisectorielle, récemment installée, est chargée de réexaminer cette loi pour la mettre à niveau pour un meilleur renforcement de la protection du consommateur, indique-t-il, soulignant que «ceux qui font cette activité doivent « se conformer à la légalité» encadrée par ladite loi soumise à une révision dans le sens de combler le vide juridique et protéger le e-consommateur au même titre que le consommateur classique». L’invité de la Radio algérienne ne manque pas de conseiller les e-consommateurs de «ne pas acheter sur des plateformes anonymes et non officielles», vendant sur les réseaux sociaux, rappelant que le ministère sensibilise, par ailleurs, avec ses partenaires, contre cette activité frauduleuse.
Pour mettre fin aux dysfonctionnements constatés sur le marché. «Plafonner les prix pour préserver le pouvoir d’achat»
- par B. Habib
- Le 21 Octobre 2024
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